« A ce stade, il n’y a pas de danger immédiat », a déclaré à l’AFP Christophe Logette, directeur du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), basé à Brest.
Le Cedre a été retenu, avec d’autres experts internationaux, pour travailler sur ce naufrage, dans le cadre d’une mission des Nations Unies.
« Pour le moment, il n’y a pas de pollution réelle. Le navire est au fond de l’eau, la coque est en relativement bon état », a expliqué M. Logette.
Endommagé par des missiles des rebelles yéménites le 18 février, ce cargo battant pavillon bélizien a coulé le 2 mars à l’aube après avoir été évacué et abandonné.
Les 200 tonnes de fioul de propulsion et les 80 tonnes de gazole du navire « sont dans leur soute à l’intérieur du navire, il n’y a pas de fuite », selon les informations du Cedre.
Quant aux 22.000 tonnes d’engrais à base de phosphate d’ammonium et de sulfate, « ils sont dans leur compartiment de stockage et il n’y a pas actuellement de trace de relargage de ce produit dans le milieu marin », a précisé M. Logette.
« La préoccupation principale, c’est le devenir des 22.000 tonnes d’engrais, s’ils étaient disséminés de manière massive et immédiate dans le milieu marin », a-t-il développé.
Si un tel déversement intervenait, il libérerait « énormément d’azote » dans la Mer Rouge, provoquant des concentrations d’algues « importantes qui vont étouffer le milieu marin environnant », a décrit M. Logette. « Mais ce n’est pas la situation actuelle. »
« C’est de l’engrais solide, en granulés, pour être épandu sur des champs. Ce sont des granulés qui vont se dissoudre lentement, au bout de plusieurs heures dans le milieu marin », a expliqué l’expert.
Du fait du naufrage, « il y a probablement de l’eau qui s’est infiltrée dans la coque et dans la cargaison. Cet engrais va être mouillé et va se dissoudre très lentement avec des concentrations qui vont être très faibles, donc avec un effet très limité sur l’environnement marin », a-t-il décrit.
L’épave se trouve au sud des îles Hanish, entre le Yémen et l’Érythrée. « La mer Rouge, c’est un milieu très riche d’un point de vue écosystémique. On espère que le problème ne sera pas gravissime », a-t-il conclu.