Le chef de l’Etat commencera ce déplacement en Guyane, lundi et mardi, avant une série d’étapes au Brésil les deux jours suivants, à Belem (nord), sur le chantier naval d’Itaguai près de Rio, où sont construits des sous-marins de conception française, à Sao Paulo et enfin Brasilia.
En Guyane, département français d’outremer, il va pousser pour le développement des productions agricoles locales, afin de réduire la dépendance de ce territoire aux importations alimentaires, et pour un « ancrage » plus fort entre le centre spatial de Kourou et les entreprises locales.
« On refuse de choisir entre protection des forêts tropicales et développement économique », martèle la présidence française en soulignant que les deux ne sont pas « incompatibles ».
Idem au Brésil où Emmanuel Macron va lancer des « initatives structurantes » avec le président Lula sur « la bio-économie, les questions de biodiversité et les grands enjeux de transition écologique ».
En Guyane, l’agriculture doit devenir « un secteur d’excellence en terme de développement territorial », avec des « élevages ovins, de volailles », la « production d’agrumes », relève l’Elysée. Il faut transférer pour cela du foncier détenu en grande partie par l’Etat vers la filière et adapter les « normes, réglements » à ce territoire.
Le chef de l’Etat, qui visitera le marché aux poissons de Cayenne et une ferme de fruits, légumes et d’élevage, va présenter des « objectifs ambitieux de production sur les différentes filières agricoles » en Guyane à l’horizon 2030.
Il se rendra aussi sur le site d’assemblage du lanceur européen Ariane 6, dont le vol inaugural est prévu cet été, à Kourou qui doit devenir le « véritable port du spatial pour l’Europe ».
– « Populisme » –
Emmanuel Macron ira également à Camopi, dans le Parc amazonien de Guyane, à la frontière avec le Brésil, pour faire le point sur la valorisation de la forêt et rencontrer des militaires engagés dans une opération de lutte contre l’orpaillage, en lien avec l’armée brésilienne.
Il aura enfin un « temps d’écoute » avec les élus, alors que certains d’entre eux souhaitent une évolution du statut de la Guyane, inspirée de la marche de la Corse vers l’autonomie. « Le dialogue existe, ce déplacement sera l’occasion de le poursuivre », note l’Elysée.
Emmanuel Macron passera ensuite dans le bassin amazonien du Brésil, à Belem, où il sera accueilli par son homologue brésilien pour discuter des enjeux de la forêt.
« La question c’est comment le président Lula peut limiter la déforestation dans son pays tout en évitant de nourrir le populisme qui pourrait conduire à l’élection d’un nouveau (Jair) Bolsonaro après lui », a relevé l’Elysée en reférence à son prédecesseur.
Les deux dirigeants auront également des entretiens politiques jeudi à Brasilia, notamment sur l’Ukraine, que la France souhaiterait voir au coeur de la présidence brésilienne du G20 en 2024.
« Nous sommes dans une relance de la relation bilatérale et du partenariat stratégique avec le Brésil », après des temps difficiles sous la présidence Bolsonaro, a souligné l’Elysée. « C’est avec le Brésil que nous voulons construire une relation avec les grands émergents », pointe également la présidence française.