Depuis 2023, le canal de Panama a été contraint de restreindre le passage quotidien des navires de transport de marchandises sur cette voie navigable entre l’Atlantique et le Pacifique en raison du manque d’eau dans les lacs qui l’alimentent, passant de 39 à 27 actuellement.
« Nous espérons qu’avant février 2025, la situation pourra être normalisée », a déclaré Ricaurte Vasquez à la presse.
Selon lui, dans les prochaines semaines le phénomène météorologique La Niña, qui se caractérise en Amérique centrale par une augmentation des précipitations, devrait remplacer celui d’El Niño, qui produit l’effet inverse.
« Les indications reçues font état d’une Niña modérée qui pourrait débuter en avril, et d’une plus grande probabilité que l’intensité de La Niña augmente aux mois de juillet et août », a déclaré M. Vasquez.
Il tempère cependant un effet immédiat sur le trafic, estimant que l’industrie maritime ne « puisse s’adapter aussi rapidement ».
L’eau douce est indispensable pour déplacer les navires dans les écluses (jusqu’à 26 mètres au-dessus du niveau de la mer). Pour chaque bateau, il est nécessaire de déverser environ 200 millions de litres d’eau douce dans l’océan, que le canal puise d’un bassin hydrographique formé par les lacs Gatun et Alajuela.
Cependant, le niveau des lacs a atteint des seuils critiques en 2023, deuxième année la plus sèche de l’histoire du canal inauguré en 1914, en raison du manque de précipitations corrélé au phénomène El Niño aggravé par le réchauffement climatique.
Le niveau de l’Alajuela est cependant remonté de 62 mètres en mai 2023, pire record de l’année, à 72 m aujourd’hui. Celui du Gatun est pratiquement inchangé, à 24 m.
Le nombre de navires traversant l’isthme de Panama sur un canal de 80 km, qui voit transiter 6% du commerce maritime mondial, a récemment été porté de 24 à 27.
Au cours de l’année fiscale 2023, le canal de Panama a enregistré 3,344 milliards de dollars de recettes provenant du transit des navires et des prestations de services. « À long terme on peut être optimiste, mais à court terme il faut être extraordinairement réaliste », a prudemment souligné M. Vasquez.