Pour tenir compte d’une « situation sécuritaire durablement dégradée dans notre partie du monde », le Premier ministre Jonas Gahr Støre propose de consacrer 600 milliards de couronnes (près de 52 milliards d’euros) supplémentaires à son armée sur la période 2024-2036, « un effort historique ».
« Une défense plus forte ici agira de façon dissuasive contre ceux qui souhaiteraient menacer notre sécurité et nos alliés », a-t-il dit en présentant un Livre blanc sur la défense à bord d’une frégate de la marine.
« Notre hypothèse de départ est que nous aurons affaire à un voisin plus dangereux et plus imprévisible pendant de longues années », a-t-il indiqué, en citant la Russie.
Les deux pays partagent dans le Grand Nord 198 kilomètres de frontière terrestre ainsi qu’une frontière maritime en mer de Barents.
Pays membre de l’Otan, la Norvège commandera notamment cinq nouvelles frégates, au moins un cinquième sous-marin, jusqu’à 28 navires de tailles diverses, des drones de surveillance maritime, des moyens de frappe dans la profondeur et des hélicoptères, selon le Livre blanc.
Le nombre de brigades de l’armée de terre sera porté de un à trois, celui des systèmes antiaériens de type Nasams doublé de quatre à huit, et la décision de fermer la base aérienne de patrouille maritime à Andøya (nord) est annulée.
Selon le ministre du Budget, Trygve Slagsvold Vedum, le budget de la Défense, qui était de 91 milliards de couronnes l’an dernier, atteindra 166 milliards en 2036.
Il représentera l’équivalent d’environ 3% du Produit intérieur brut norvégien (PIB) contre 2% cette année, plancher prévu par l’Alliance atlantique.
Minoritaire au Parlement, le gouvernement de centre gauche a besoin de l’appui d’autres formations pour faire adopter son texte.
Principale force d’opposition, le parti conservateur a déjà envoyé un signal positif, jugeant que le Livre blanc constituait « une bonne base de négociations ».