« Nous souhaitons qu’un moratoire soit posé de manière urgente sur ce projet afin de prendre le temps de s’appuyer sur une démarche coconstruite par les acteurs locaux, les collectivités territoriales, les partenaires économiques, industriels et scientifiques et bien sûr les populations », demandent-ils dans ce texte dont est à l’initiative le collectif Stop THT13/30, qui regroupe 24 associations locales.
« La balafre que constituerait cette ligne aérienne THT au coeur du +triangle d’or de la biodiversité+ serait un dangereux précédent de remise en cause de règles environnementales protectrices de ces milieux exceptionnels, au prétexte de lutte contre le changement climatique », ajoutent les signataires, s’inquiétant d’un possible précédent « pour autoriser d’autres projets de lignes THT ».
Parmi eux se trouvent Jean Jalbert, directeur de la Tour du Valat, l’institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes basé en Camargue, l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen, des responsables des fondations culturelles Van Gogh et Luma, Patrick Levèque, président de la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, ou encore l’ONG de défense de l’environnement WWF.
« Les projets d’aménagement se multiplient en lien avec le port de Marseille, mais il faut prendre le temps d’examiner leur impact sur la biodiversité », a insisté Axel Wolff, conservateur de la réserve naturelle des Coussouls de la Crau.
Censée voir le jour en 2028, cette ligne à très haute tension (THT) aura une longueur de 65 kilomètres pour relier les postes électriques de Jonquières-Saint-Vincent (Gard) à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) via des zones situées près du Rhône, en Camargue et en Provence.
Le gestionnaire du projet, Réseau de transport d’électricité (RTE), a mené une « concertation préalable » de février à début avril, présentant « deux fuseaux d’impact », soit les tracés possibles pour ce projet estimé à 300 millions d’euros.
Les signataires demandent aussi à l’État d' »approfondir les solutions écartées et non étudiées » comme « l’enfouissement de la ligne aérienne ou son ensouillage dans la mer ou le Rhône… »
Le tracé choisi doit être dévoilé publiquement le 28 juin.