M. Graziano avait été nommé en mai 2022 à la présidence de Fincantieri, premier constructeur naval européen avec 21.000 employés et un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros.
« Aujourd’hui, nous pleurons la perte non seulement d’un grand dirigeant qui a consacré sa vie entière à l’Italie mais à un manager remarquable et un ami cher », a indiqué dans un communiqué le directeur général du groupe, Pierroberto Folgiero.
Une arme à feu a été retrouvée près de son corps à son domicile romain, ainsi qu’une lettre d’adieu dans laquelle il évoque la perte récente de son épouse, selon l’agence Ansa.
« Un des derniers défis qu’il ait eu à affronter avec courage fut pour son plus grand amour, sa femme Marisa, la soutenant pendant sa maladie avant sa triste disparition il y a juste un an », a ajouté M. Folgiero.
La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a salué dans un communiqué « un serviteur de l’Etat intègre qui tout au long de sa vie a fait honneur à la Nation, aux Forces armées et aux institutions » tandis que le président Sergio Mattarella a rendu hommage à « un homme d’Etat généreux et loyal ».
Né en 1953 à Turin (nord), Claudio Graziano entre dans l’armée et se forme chez les chasseurs alpins auxquels il restera fidèle pendant toute sa carrière militaire.
Déployé au Mozambique avec les Casques bleus en 1992, il est attaché militaire à l’ambassade d’Italie à Washington juste après les attentats du 11 Septembre 2001, sert en Afghanistan puis est nommé en 2007 par le secrétaire général des Nations unies commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
De 2015 à 2018, il est chef des armées en Italie et à partir de 2017 préside le Comité militaire de l’Union européenne, jusqu’à son arrivée à Fincantieri, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Sur X, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell l’a crédité d’avoir « contribué à donner forme à une véritable politique de sécurité et de défense commune ».
« Il a été un conseiller précieux à des moments critiques pour la sécurité de l’UE », a-t-il dit.
L’action du groupe Fincantieri, contrôlé par l’Etat italien, a perdu jusqu’à 3% à la Bourse de Milan après l’annonce de sa disparition. Elle a clôturé en recul de 1,7%, à 5 euros.
Après un long feuilleton et sur fond de rivalité industrielle et capitalistique, la France et l’Italie avaient annoncé en 2021 l’abandon d’un projet de rachat des Chantiers de l’Atlantique (ex-STX France) par Fincantieri qui aurait permis de renforcer la construction des grands navires de croisière soumise à la concurrence asiatique.
Rome et Paris avait invoqué la crise sanitaire qui a impacté le tourisme mondial mais une alliance entre Fincantieri et le chinois CSCC pour la construction de paquebots avait aussi défavorablement pesé dans la balance.
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