Les garde-côtes taïwanais ont affirmé dans un communiqué mardi soir avoir reçu le même jour à 20H14 (12H14 GMT) un signalement émis par le propriétaire d’un bateau de pêche taïwanais après avoir été interpellé par deux navires des garde-côtes chinois à environ 44 kilomètres du port de Liaoluo sur l’île de Kinmen.
Ils ont dans la foulée envoyé deux patrouilleurs « pour tenter de secourir » le navire de pêche, ainsi qu’un troisième pour lui prêter assistance, mais l’un d’entre eux a été « bloqué par » les navires des garde-côtes chinois.
Par haut-parleur, les garde-côtes taïwanais ont demandé la « libération immédiate (du) navire de pêche » à leurs homologues chinois qui leur ont répondu « de ne pas interférer », selon la même source.
« Afin d’éviter une escalade du conflit, nous avons décidé d’arrêter la poursuite » du navire, ont expliqué les garde-côtes taïwanais dans leur communiqué, précisant que le bateau se trouvait désormais dans le port chinois de Weitou.
Ces derniers n’ont pas indiqué le nombre de personnes étant à bord du navire, mais des médias locaux ont rapporté que deux Taïwanais et trois Indonésiens s’y trouvaient.
La Chine revendique Taïwan comme une partie de son territoire et a dit ne pas écarter l’usage de la force pour ramener l’île sous son contrôle.
Elle a renforcé sa pression militaire sur l’île ces dernières années en envoyant presque quotidiennement avions de guerre, drones et navires.
Pékin a ainsi envoyé des garde-côtes patrouiller autour de l’île de Kinmen, la plus proche de la Chine continentale, distante de moins de cinq kilomètres, mais administrée par Taipei.
Cette petite île a été le théâtre d’une série d’accrochages entre navires chinois et taïwanais depuis la victoire en janvier à l’élection présidentielle de Lai Ching-te, qualifié par Pékin de « dangereux séparatiste » conduisant Taïwan sur le chemin « de la guerre et du déclin ».
Un hors-bord chinois transportant quatre personnes s’est notamment retourné près de l’île le 14 février, alors que les garde-côtes taïwanais le poursuivaient. Deux personnes ont perdu la vie.