La machine sera terminée en septembre/octobre, « ensuite son immersion se fera en fonction des conditions météorologiques et de disponibilité de navire », a expliqué à l’AFP Jean-François Daviau, à la tête de l’entreprise installée à Quimper et qui emploie une dizaine de personnes.
« Dès qu’elle sera immergée elle sera raccordée au réseau », a-t-il en revanche assuré, estimant que cela devrait intervenir à « l’hiver 2014 ».
L’entreprise avait prévu dans un premier temps un raccordement de son hydrolienne D10 (hélice de 10 m de diamètre) à l’automne 2013.
Cependant, en raison de « problèmes de financement » le projet a dû être reporté, a expliqué M. Daviau. « C’est difficile de mettre en place des financements sur cette filière », a-t-il assuré, se disant cependant confiant pour la suite. « C’est en bonne voie », selon le responsable qui espère une annonce concernant le bouclage du financement (12 millions d’euros) en mai prochain.
Entièrement fabriquée en France, l’hydrolienne de Sabella devrait être une des premières à produire de l’électricité dans l’Hexagone. EDF compte mettre en service un parc hydrolien pilote sur le site de Paimpol-Bréhat (Côtes-d’Armor) en 2015. Sa première turbine devrait être raccordée au réseau « fin 2014 », a-t-on appris vendredi auprès de l’électricien.
Seule une poignée d’hydroliennes dans le monde produit actuellement de l’électricité grâce à la force des courants marins. Il s’agit d’unités isolées en test. Cependant, une exploitation industrielle se dessine à moyen terme, le potentiel mondial étant de 75 à 100 gigawatts, dont 3 gigawatts en France.
La turbine de Sabella doit être immergée dans le Fromveur, une zone de forts courants au large de la pointe bretonne. En test pendant un an, elle produira cependant de l’électricité pour l’île d’Ouessant.
« Ouessant est une vitrine en matière de modèle énergétique insulaire », a assuré M. Daviau, qui ambitionne d’immerger des hydroliennes « partout où il y a du courant, des côtes bretonnes aux îles de Polynésie, jusqu’en Afrique du Sud, en Inde et au Chili ».
Longtemps sous-estimée en France, l’énergie hydrolienne a l’avantage d’être prédictible, contrairement à l’énergie éolienne et à l’énergie solaire qui sont plus aléatoires.