« Le département compte plus d’une centaine de sites. Ce sont souvent des locaux pas adaptés, sans connexion internet ou très exigus (…) Nous demandons la construction d’une cité administrative adaptée à nos besoins », a expliqué à l’AFP Haoussi Boinahedja, le secrétaire départemental de la CGT à Mayotte.
« La goutte qui a fait déborder le vase », selon lui, est une délibération votée par les élus qui vise à supprimer les jours fériés pour des fêtes religieuses mahoraises afin que les agents atteignent le quota de 1.607 heures travaillées annuellement pour les agents de la fonction publique.
« Plusieurs conseils départementaux ont décidé d’allonger le quota d’heures quotidiennes. Chez nous, les autorités s’attaquent aux fêtes traditionnelles », s’est-il agacé.
Selon Haoussi Boinahedja, plus des deux tiers des 3.000 agents du département sont mobilisés.
Dans un communiqué publié samedi, l’intersyndicale a dit constater « une rupture totale de communication avec les élus du conseil départemental ».
« A compter du lundi 4 novembre, les actions de mobilisation se renforceront », ajoute le communiqué.
Principal signe de ce mouvement « intensifié », selon Haoussi Boinahedja, « la majorité des agents du service de transport maritime (STM) ont rejoint le mouvement » et les barges qui assurent le transport entre Petite-Terre et Grande-Terre, où se trouve le chef-lieu Mamoudzou, sont à l’arrêt.
A l’embarcadère de Dzaoudzi (Petite-Terre), deux barrières de chantier empêchaient l’accès au quai pour les passagers pendant que les files d’attente de voitures, de deux-roues et de piétons s’allongeaient, seuls les transports d’urgence étant autorisés.
Contacté par l’AFP, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni n’a pas souhaité réagir. Pour Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir, « nous devons être à l’écoute des agents mais les réponses ne peuvent pas être apportées immédiatement, elles doivent être échelonnées dans le temps ».