Ce texte, signé en janvier, prévoit la location pour 50 ans à l’Ethiopie, de 20 km de côtes du Somaliland, qui a unilatéralement proclamé son indépendance de la Somalie en 1991.
Les autorités somalilandaises affirment qu’en échange de cet accès à la mer, l’Ethiopie deviendrait le premier pays à reconnaître officiellement leur république.
La Somalie considère cet accord comme une violation de sa souveraineté.
« Il est légitime que l’Ethiopie, le pays enclavé le plus peuplé, recherche un accès un accès à la mer, c’est important », a déclaré cette source diplomatique française.
Mais « ces discussions ne doivent pas engendrer des tensions dans la Corne, au moment où les pays de la Corne de l’Afrique sont confrontés à des défis importants », dont le terrorisme, a-t-elle poursuivi. »Ce dont nous avons besoin est d’une coopération forte entre l’Ethiopie et la Somalie », a poursuivi cette même source.
Une autre source diplomatique française a précisé que « ces discussions doivent s’inscrire dans le respect de la souveraineté de la Somalie ».
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, effectue actuellement une visite en Ethiopie, dans le cadre d’une tournée africaine.
Le contenu exact du « protocole d’accord », signé le 1er janvier, n’a jamais été rendu public, mais il suscite l’inquiétude de nombreux pays et organisations internationales (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Union africaine, Ligue arabe…) qui ont appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, au pouvoir depuis 2018 et prix Nobel de la paix en 2019, a à plusieurs reprises martelé que son pays devait avoir un accès à la mer.
Fin octobre, M. Abiy a répété que l’Ethiopie n’avait « aucun intérêt à s’impliquer dans une guerre », pour l’accès à la mer.
Les relations entre l’Ethiopie et la Somalie se sont dégradées depuis janvier, et en réaction Mogadiscio a renforcé ses relations avec l’Egypte, rival de l’Ethiopie.
Cette escalade entre les deux voisins inquiète dans une région instable, en proie notamment à l’insurrection des islamistes radicaux shebab.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 120 millions d’habitants, l’Ethiopie a progressivement perdu son accès à la mer Rouge après l’indépendance en 1993 de l’Erythrée – qu’elle avait annexée dans les années 1950.