Chronique navale du 30 novembre

30 novembre 1466 : Naissance d’Andra Doria,  condottiere et amiral de Gênes.

Il est l’auteur de la réforme politique de la République de Gênes qui restaure la liberté de la cité, un des plus grands généraux et un des meilleurs marins de son siècle.

Il naquit à Oneglia en Ligurie, fils d’Andrea Cœva et de Maria Caracosa, tous deux de la famille des Doria. Voyant sa patrie en proie aux luttes entre les factions (Albergo), il s’éloigna et s’engagea successivement au service du pape Innocent VIII, de Ferdinand 1er d’Aragon, roi de Naples, et d’Alphonse II de Naples, son fils.

Lors de l’invasion du royaume de Naples par Charles VIII, Doria resta fidèle à Alphonse tant qu’il y eut espoir de salut, mais il s’attacha quelque temps après à Jean della Rovere, qui tenait pour Charles VIII à Naples, et lutta glorieusement contre Gonzalve de Cordoue.

Ayant ensuite quitté le service de terre pour celui de mer, il arma huit galères à ses frais, attaqua les corsaires Maures et les Turcs qui sillonnaient alors la mer Méditerranée, et les défit partout où il les rencontra, notamment à Pianosa en 1519.

L’Italie est devenue à cette époque le théâtre d’une nouvelle guerre entre la France et l’Autriche. Doria embrassa d’abord le parti de la France. Il fut nommé par François Ier au commandement des galères françaises et battit la flotte de Charles Quint sur les côtes de Provence, en 1524, mais, s’apercevant qu’il était l’objet de la jalousie des ministres français et que François Ier tardait à ratifier les promesses qu’il avait faites en faveur de Gênes, il se tourna vers Charles Quint (1528), en stipulant la restauration de la liberté de Gênes et chassa les Français de cette ville à l’aide de la flotte impériale.

Il mit un terme aux querelles des factions dans Gênes, et fit adopter une forme du gouvernement oligarchique en instituant l’exclusivité de 28 maisons, les Albergo, sur les charges de gouvernement, faisant de ces rassemblements de familles des divisions politiques de droit public. Doria fit décréter que les doges qui, auparavant, étaient nommés à vie, seraient élus pour deux ans seulement ; quant à lui, il refusa la dignité de doge (mais accepta celle de censeur à vie).

Il continua à servir l’empereur, affrontant plusieurs fois les Turcs dont Khayr ad-Din Barberousse, notamment à la bataille de Préveza, où il a été vaincu. J. J. Norwich, dans son Histoire de la Méditerranée, est beaucoup plus critique, l’accusant de double jeu et de félonie lors d’expéditions conjointes avec les Espagnols et les Vénitiens contre la flotte de la Sublime Porte.

Dans sa patrie, quelques conjurations éclatèrent contre lui qu’il réprima avec sévérité.

Gênes lui érigea une statue avec cette inscription : Au père de la patrie.

Source : WIKIPEDIA

 


30 novembre 1853 : bataille de Sinope (actuelle Turquie – côte de Mer Noire).

Bataille navale russo-turque qui déclenche la guerre de Crimée et voit la victoire de la flotte russe venue bombarder les Ottomans à l’intérieur du port de Sinope. C’est l’une des dernières batailles navales de la marine à voile. Seuls quelques unités étaient à vapeur notamment dans la flotte russe du Tsar Nicolas 1er. En revanche, la marine russe a utilisé des obus explosifs qui ont ravagé la flotte ottomane alors que cette dernière ne disposait que de boulets traditionnels. La France, l’Angleterre et le Piémont vont déclarer la guerre au Tsar pour contrer ses ambitions méridionales.

Depuis quelques semaines, plusieurs escarmouches avaient opposé en mer Noire la marine impériale russe et marine ottomane (combat de Pitsounda). Les Turcs décidèrent de renforcer leur dispositif dans la région et plusieurs escadres furent donc envoyées croiser, dont celle de l’amiral Osman Pacha, qui mouilla à Sinope, rejoignant la frégate Kaid Zafer, qui avait fait partie d’une patrouille précédente et s’y trouvait déjà. Une frégate à vapeur (probablement la Taif), vint peu après grossir la flotte ottomane. Les Turcs auraient également souhaité envoyer des navires de ligne à Sinope, mais ils en furent dissuadés par l’ambassadeur britannique en poste à Constantinople. En effet, le Royaume-Uni et la France soutenaient l’Empire ottoman contre l’Empire russe mais ne voulaient pas la guerre ; quand il devint probable qu’elle allait néanmoins éclater, ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour que la Russie soit à l’origine du casus belli.

La flotte de la mer Noire russe, commandée par l’amiral Pavel Nakhimov, pénétra dans le port de Sinope, en deux lignes, composée de 3 navires de ligne chacune, et mouilla en face de la ligne ottomane. La bataille dura une heure. Les Russes utilisèrent des obus explosifs Paixhans pour détruire les navires ottomans, et seule la Taif échappa au désastre et réussit à rejoindre Constantinople le 2 décembre, poursuivie par les vapeurs russes.

La bataille conduisit la France et le Royaume-Uni à déclarer la guerre à la Russie, au début de l’année 1854, afin de soutenir l’Empire ottoman.

Bataille de Sinope, par Vladimir Kosov.

 

 

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