« L’Amérique du Nord et du Sud sont les régions qui se sont le plus distinguées dans les émissions mondiales liées à des incendies en 2024 », résume Mark Parrington du Service de surveillance de l’atmosphère (CAMS) de Copernicus, avec des conséquences majeures sur la qualité de l’air.
D’épais panaches de fumée ont envahi cette année de grandes villes comme Brasilia, Rio de Janeiro et Sao Paulo, persistant plusieurs semaines.
Alimentés par la sécheresse et le réchauffement climatique, « certains incendies ont atteint des ampleurs historiques, en particulier en Bolivie, dans le Pantanal et dans certaines parties de l’Amazonie », ajoute le scientifique, cité dans le bilan annuel du CAMS.
« Au Canada, les incendies de forêt ont de nouveau été extrêmes, bien qu’ils n’aient pas atteint l’ampleur de 2023 », souligne-t-il.
Le programme européen mesure chaque jour par satellites la chaleur dégagée par les incendies et analyse les résidus des zones brûlées pour estimer les émissions d’atomes de carbone. Il suit également les fumées et surveille la pollution de particules fines transportées dans l’atmosphère.
Dans le détail, « le Nicaragua a enregistré les plus fortes émissions de carbone dues aux incendies de forêt » dans les relevés du CAMS, qui remontent à 2003.
La saison des incendies a été « particulièrement extrême en Bolivie », où ces émissions annuelles ont largement battu le précédent record enregistré par le CAMS.
Autre record, celui établi dans l’Etat brésilien du Mato Grosso do Sul en raison des incendies qui ont ravagé le Pantanal, une des plus grandes zone humides au monde, vaste puits de carbone et réservoir de biodiversité situé au sud de l’Amazonie.
Sur l’ensemble de l’Amazonie brésilienne, Copernicus estime que les incendies de végétation ont relâché dans l’air 176,6 millions de tonnes de carbone en 2024.
Dans le reste du monde, « l’Eurasie orientale, y compris à l’intérieur du cercle arctique, a également connu des émissions liées aux incendies supérieures à la moyenne », rapporte le bilan.
En Europe, la saison des incendies a été « proche de la moyenne », avec quelques épisodes marquants en Macédoine du Nord, en Grèce et dans les Balkans pendant l’été, ainsi qu’au Portugal en septembre.
En Asie du sud-est, les émissions habituellement très élevées « maintiennent une tendance à la baisse depuis deux décennies », malgré des exceptions en Birmanie et au Laos, souligne Copernicus.