Dans une décision unanime du Conseil des ministres, le projet a été « qualifié défavorablement », a annoncé le ministère de l’Environnement.
La société minière chilienne porteuse du projet, Andes Iron, peut cependant faire appel de la décision.
Le projet prévoit l’exploitation d’un gisement de fer et de cuivre à ciel ouvert à 530 km au nord de Santiago, dans la région de Coquimbo, l’une des plus pauvres du pays. Il verrait le jour à proximité de l’archipel de Humboldt, composé de huit îles dont trois abritent une réserve naturelle protégée.
Outre 80% de la population de manchots de Humboldt, une espèce menacée qui ne niche qu’au Chili et au Pérou, l’archipel abrite des chungungos, la plus petite loutre du monde, des centaines d’otaries, des milliers d’oiseaux, de grands dauphins et est un repaire pour plusieurs espèces de baleines.
Parmi les raisons du rejet du gouvernement chilien figurent l’absence de plan d’urgence en cas de marée noire dans l’habitat naturel du manchot de Humboldt et le manque d’informations sur l’impact du projet sur l’écosystème des espèces endémiques de la région.
Le projet prévoit aussi la construction d’une usine de dessalement et d’un port de chargement, à 30 kilomètres de l’archipel, principal point de dissension avec les défenseurs de l’environnement qui estiment que cela mettra en péril ses écosystèmes marins et terrestres.
Le Conseil des ministres du gouvernement de gauche de Gabriel Boric avait déjà rejeté le projet en janvier 2023, mais Andes Iron avait fait appel auprès d’un tribunal environnemental et obtenu un nouveau vote.
Le projet avait aussi été rejeté en 2017, lors du second mandat de Michelle Bachelet (2014-2018).
Andes Iron, qui prévoit un investissement de 2,5 milliards de dollars dans le projet, estime que celui-ci « dépasse toutes les normes » d’évaluation environnementale et bénéficie du soutien d’une grande partie de la communauté de la ville de La Higuera.