Selon l’hebdomadaire, un rapport « remis confidentiellement le 29 avril » au secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier par la Caisse des dépôts et bpifrance, recommande cette intervention de l’Etat. Le Canard précise que le document a été « rédigé avec l’aide du cabinet d’avocats d’affaire Linklaters ».
Interrogé par l’AFP, l’entourage de M. Cuvillier a confirmé qu’un rapport avait été remis au ministre mais aussi à l’actionnariat salarié et au directoire « il y a une semaine », mais qu’il ne contenait pas les conclusions détaillées par le Canard.
Selon le journal, parmi les pistes envisagées pour dégager les 800 millions nécessaires au financement des quatre nouveaux navires qui permettraient à la compagnie de transport maritime de se remettre à flot, le rapport écarte l’arrivée d’un investisseur « en raison de la déliquescence avancée de la compagnie ». Selon le journal, il écarte également la reprise par le Norvégien Siem qui est en discussion depuis plus d’un an avec la SNCM.
« Reste alors la main secourable des pouvoirs publics qui veulent à tout prix éviter l’explosion d’une bombe sociale à Marseille », rapporte le Canard, rappelant que la compagnie emploie 2.500 salariés.
Selon l’hebdomadaire, « le rapport privilégie la constitution d’une société publique locale (SPL) ou d’une société d’économie mixte (SEM) par la région Corse qui achèterait elle-même les navires pour les louer à prix d’ami à la SNCM ». En échange, l’Etat compenserait avec une subvention à la région.
« En aucun cas, il n’est fait mention dans le rapport d’une subvention qui serait versée à la région Corse », a assuré l’entourage de M. Cuvillier, rappelant que « l’objectif est de trouver une solution pérenne » et « conforme aux traités » européens.
La SNCM, dont le siège est à Marseille, a été condamnée par Bruxelles à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques jugées illégales qu’elle avait perçues lors de sa privatisation en 2006.