« L’embarcation a coulé à 4 kilomètres au large de Garabulli (à 50 km à l’est de Tripoli). Nous avons pu sauver 52 migrants de différentes nationalités africaines. 36 corps ont été repêchés jusqu’ici, dont 24 aujourd’hui », a indiqué le colonel Ayoub Kassem ajoutant que 42 personnes sont portées disparues.
Il a ajouté qu’une femme enceinte figure parmi les 36 victimes.
D’après le témoignage des rescapés, l’embarcation transportait 130 migrants du Mali, Sénégal, Gambie, Cameroun, Burkina Faso, ainsi que d’autres pays africains, a ajouté le colonel Kassem.
Selon lui, la coque de l’embarcation était endommagée et s’est brisée sous le poids des passagers, peu de temps après avoir quitté la plage de Garabulli.
Le chef de la mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Othman Belbeisi, a regretté une « nouvelle tragédie », appelant à des « solutions rapides même temporaires pour préserver la vie des immigrés ».
La Libye est un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers de migrants en grande majorité africains. Parvenus sur les côtes libyennes, ils s’entassent dans des embarcations de fortune pour tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée vers Malte ou l’île italienne de Lampedusa, au large de la Sicile.
Plusieurs centaines d’entre eux y meurent chaque année.
Le ministre libyen de l’Intérieur par intérim, Saleh Mazek, a menacé samedi de « faciliter » le transit des clandestins vers l’Europe si l’Union européenne (UE) n’aidait pas la Libye à lutter contre ce fléau.
Mais le gouvernement a tenté dimanche d’atténuer par un communiqué les propos de son ministre, affirmant sa volonté de lutter contre l’immigration clandestine et de « continuer à collaborer avec tous les pays concernés en particulier l’Italie pour limiter l’affluence des migrants ».
Le gouvernement a souligné qu’il respectait tous les traités et les accords internationaux ou bilatéraux dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine.
« Je mets en garde le monde, et l’UE en particulier: s’ils n’assument pas leurs responsabilités, la Libye pourrait faciliter le transit de ce flot » d’immigrés vers l’Europe, a déclaré M. Mazek lors d’une conférence de presse.
La Libye « souffre » de la présence de milliers de clandestins venus notamment d’Afrique sub-saharienne et responsables de la propagation de maladies, de crimes et du trafic de drogue, a-t-il ajouté.
En raison d’une météo clémente et de la situation anarchique régnant en Libye, les départs depuis les côtes de ce pays se sont multipliés ces dernières semaines.
Depuis le début de l’année, près de 22.000 migrants et réfugiés sont arrivés par bateau sur les côtes italiennes, soit dix fois plus que sur la même période de 2013, selon Rome.
L’étendue des frontières -plus de 5.000 km pour les frontières terrestres et environ 2.000 km en qui concerne les frontières maritimes- rend difficiles et coûteux les efforts de la Libye en matière de sauvetage, d’hébergement et de rapatriement des clandestins venus essentiellement d’Afrique sub-saharienne.