M. Füle, qui a rencontré mardi matin le ministre de l’Economie Mohammed Boussaid, s’est entretenu dès lundi soir avec le chef de la diplomatie, Salaheddine Mezouar.
« Je suis venu pour essayer de donner une nouvelle impulsion » à une relation d’importance « stratégique », a déclaré le commissaire européen lors d’un point de presse conjoint avec M. Mezouar, marquant la volonté de « renforcer le dialogue politique et technique » avec Rabat.
« Nous avons aussi parlé de certaines difficultés qui ont pu apparaitre et du besoin d’un pilotage politique pour y faire face », a-t-il ajouté, en référence à de récents accrocs avec le Maroc, seul pays à disposer d’un statut avancé auprès de l’UE.
Il a ajouté vouloir résoudre ces difficultés « via la négociation », afin de « trouver une solution mutuellement acceptable qui rendra (le partenariat) encore plus fort ».
Le mois dernier, le Maroc a vivement protesté après l’annonce par Bruxelles d’une mesure de restriction des méthodes de dédouanement de produits extra-communautaires, mesure qui entrera en vigueur à l’automne et risque d’entraîner un renchérissement des fruits et légumes marocains sur le marché européen, selon Rabat.
Fin avril, la Commission a de son côté affiché son impatience sur l’entrée en vigueur de l’accord de pêche conclu en 2013, jugeant « regrettable » « l’absence de finalisation par le Maroc de son processus de ratification interne ».
Interrogé, le ministre marocain des Affaires étrangères a estimé au contraire que ce processus suivait « naturellement » son cours.
Après l’adoption par le Parlement en février, « on est en train de parler de deux-trois mois. (…) Nous avons aussi nos processus, qu’il faut respecter », a argué M. Mezouar.
Cet accord ouvre à nouveau les eaux du royaume à 126 bateaux de pêche européens, surtout espagnols, contre le versement sur quatre ans de 40 millions d’euros.
Le précédent accord avait été dénoncé fin 2011 par le Parlement européen, des députés considérant notamment qu’il ne prenait pas assez en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc mais revendiquée par des indépendantistes (Polisario).
L’UE est de loin le premier partenaire commercial du Maroc, et les deux parties négocient également depuis plusieurs mois la signature d’un accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca).
Lundi, un programme d’appui d’un montant de trois millions d’euros sur quatre ans a été signé par l’UE avec le Parlement marocain.
L’aide européenne au Maroc avoisine les 200 millions d’euros par an, et Bruxelles a « réitéré son soutien financier pour accompagner » des réformes telles que celle de la justice, a avancé mardi le ministre marocain de l’Economie, au terme de son entrevue avec M. Füle.