En visite sur l’île pour participer à une conférence sur le climat, l’envoyé spécial du président de la République a effectué une sortie en mer à Saint-Gilles (ouest), haut lieu de l’observation des baleines à bosse. Les premières ont été repérées le 10 juin dernier
Depuis 2008, entre 80 et 200 baleines remontent chaque année de l’Antarctique pour venir entre fin juin et octobre (l’hiver austral) s’accoupler ou mettre bas dans les eaux chaudes réunionnaises.
Leurs sauts spectaculaires à proximité du littoral a généré une véritable industrie touristique de « whale watching » (observation des baleines en mer), mais aussi des comportements à risques comme l’encerclement et le harcèlement des baleines et de leur petit par une multitude de bateaux.
Plusieurs initiatives des collectivités locales et des associations sont actuellement en cours pour protéger les cétacés dans l’océan indien, avec le soutien de Nicolas Hulot.
Il s’agit par exemple de la « charte d’approche et d’observation » (distance à respecter par les bateaux, durée de l’observation, vitesse d’approche, etc.) élaborée en 2009 par le Groupe local d’observation et d’identification des cétacés (Globice), des professionnels de tourisme et des services de l’Etat.
En 2013, une dizaine de contraventions, d’un montant de 750 euros, ont été dressées par les brigades nautiques de la gendarmerie pour non respect de cette charte.
Pour inciter les professionnels de la mer à la respecter, l’association Globice « réfléchit désormais à un label, à vocation régionale », a expliqué un de ses responsables, qui y voit « l’occasion de redorer l’image de notre île qui a souffert de la crise requin ».
Une association de Saint-Paul – Tamarun – a présenté le projet d’aménagement d’un sentier panoramique le long de la côte, doté de plateformes d’observation comme « alternative aux excursions en mer ».
Le secrétaire général de la préfecture Thierry Devimeux a proposé d’associer l’ensemble des îles de l’océan indien (Réunion, Maurice, Madagascar, Seychelles, Comores) à une candidature de la Route des baleines au classement mondial de l’Unesco. En 1979, à l’initiative des Seychelles, la zone avait déjà été classée « sanctuaire pour les cétacés ».
« Les baleines viennent chez vous parce qu’elles vous font confiance. Que cette confiance ne soit en aucun cas brisée car elles pourraient aller dans d’autres lieux de repos, même s’il y en a de moins en moins », a plaidé Nicolas Hulot.