« L’Etat a menti dans cette affaire pendant deux ans! Il est dommage qu’il ait mis deux ans à dire la vérité », a lancé M. Giacobbi devant l’Assemblée de Corse.
« Lorsqu’il y a eu un préavis très long, l’Etat n’en a eu cure », a-t-il ajouté, accusant le Premier ministre Manuel Valls, averti du risque de conflit, de « n’avoir pas répondu et de n’avoir rien fait ».
Pour le député PRG de Haute-Corse, « cette grève provoquait plus de problèmes qu’elle n’apportait de solutions, mais il ajoute comprendre « la colère de travailleurs auxquels on a menti ».
Pour lui, l’Etat, actionnaire de la compagnie, a « laissé les choses s’envenimer » sur le port de Marseille, « en violation des lois de la République ». « Le préfet n’a rien fait (…) et la coutume phocéenne l’a emporté sur la Constitution et la loi », a-t-il martelé, évoquant notamment le blocage par les grévistes SNCM d’un bateau de la Méridionale, et demandant une compensation à l’Etat.
Il a aussi accusé les services de l’Etat, à Bastia, d’avoir « d’abord reçu les socio-professionnels (affectés par la grève, ndlr) pour ensuite les mettre dehors à coups de pied au cul », le 4 juillet en les faisant évacuer de la préfecture par les forces de l’ordre.
« Des enquêtes des inspections générales de la gendarmerie et la police ont été diligentées à ma demande à Bastia où ont été frappés +de dangereux terroristes+ qui demandaient la liberté de navigation », a-t-il ironisé à propos de cet incident.
Pour lui, le moratoire, qui a permis la fin du mouvement le 10 juillet et suspend pendant quatre mois tout processus de redressement, « ne sert à rien »: « cela consiste à reculer pour mieux sauter ».
Pour M. Giacobbi, « il existe un avenir de la SNCM (…) qui est indispensable à notre service public maritime ». Cela, a-t-il précisé, doit notamment passer par une « restructuration qui ira plus loin que prévu » et un renouvellement de la flotte moins important que celui qui avait été programmé par l’ancienne direction.
Interrogé par une élue nationaliste, Josepha Giacometti, sur l’éventuelle création d’une compagnie insulaire, il a estimé que « ce serait un long chemin ». Mais, a-t-il ajouté, « la Corse a déjà montré sa capacité à gérer avec (ndlr: la compagnie régionale) Air Corsica, qui est une réussite depuis 25 ans et les Chemins de fer de la Corse (CFC) qui marchent mieux aujourd’hui qu’avec la SNCF ».