« Cette conspiration criminelle a dépossédé des particuliers et des familles vivant dans cette région de leurs terres et de la possibilité d’améliorer leur niveau de vie », a accusé jeudi soir le président kényan.
Les terres en question, qui s’étendent sur plus de 2.000 kilomètres carré, ont été saisies « dans des circonstances douteuses, entachées de corruption », par 22 entreprises entre 2011 et 2012, a-t-il expliqué, ordonnant qu’elles soient rendues à leurs vrais propriétaires, suivant les conclusions d’un rapport ministériel.
Plus de 100 personnes ont été tuées le mois dernier au cours d’une série d’attentats et d’attaques le plus souvent revendiquées par les militants islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaida, mais les autorités kényanes ont affirmé à plusieurs reprises que ces massacres étaient le fait de « réseaux politiques locaux ».
Le vol de ces terres par ces entreprises privées a contribué « à alimenter l’insécurité qui sévit actuellement dans la région, et a entravé nos efforts visant à renforcer la cohésion nationale », a-t-il ajouté.
La zone concernée est située près de la frontière avec la Somalie, et elle borde un projet de 24 milliards de dollars (18 milliards d’euros) de création d’une vaste zone portuaire qui servira de débouché à plusieurs pays de la région, notamment aux exportations de pétrole du Soudan du Sud.
« Ces pratiques criminelles n’empêcheront pas et ne retarderont pas la réalisation d’un des projets les plus novateurs de notre époque, en terme d’investissement et de commerce régional », a ajouté M. Kenyatta, après une réunion, plus tôt jeudi, avec les dirigeants de l’Ethiopie, du Soudan du Sud et de l’Ouganda.
La région concernée est également proche de l’île de Lamu, haut lieu du tourisme mais désormais sur la liste des destinations à risques, du fait de la vague d’attentats.
M. Kenyatta a précisé qu’il a demandé au ministre de tutelle de « réattribuer immédiatement ces terres ».
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