Le montant de la transaction a été gardé confidentiel pour la cession de ce chantier en difficulté, dont cherchait à se défaire la filiale du sud-coréen STX.
« Meyer doit devenir l’investisseur industriel de tête avec une part de 70% dans le capital, portant la responsabilité principale de l’activité du chantier et son développement futur », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
L’État doit acquérir les 30% restants via son fonds Finnish Industry Investment (FII), qui se réserve « la possibilité de sortir [du capital] à un stade ultérieur ».
Meyer Werft s’est félicité dans un communiqué de la « flexibilité accrue » que lui donnera ce nouveau chantier pour répondre aux commandes.
Turku, où sont employées 1.300 personnes, est plongé dans une grave crise depuis qu’en 2012 STX lui a préféré Saint-Nazaire (France) pour la construction d’un paquebot géant d’un coût d’environ un milliard d’euros commandé par l’américain Royal Caribbean International (RCI).
STX avait obtenu des aides publiques pour maintenir l’activité, mais envisageait de fermer le chantier s’il ne trouvait pas un repreneur.
Le principal actionnaire, la Korea Development Bank (KDB, 100% publique), qui a pris le contrôle car STX n’arrivait plus à lui rembourser ses dettes, a demandé la cession des activités les moins rentables. STX France en fait aussi partie.
La construction navale est une industrie emblématique de Turku, marquée par la faillite du finlandais Wärtsilä Marine en 1989. Le flambeau avait été repris par le norvégien Kvaerner, qui fusionna plus tard avec son compatriote Aker. STX avait racheté le chantier en 2008.
« Un partenaire industriel très respecté avec de longues traditions dans ce domaine travaille maintenant à plein temps pour apporter son expertise afin de contribuer à développer de nouveau le chantier naval de Turku », s’est réjoui le ministre de l’Économie, Jan Vapaavuori.
La transaction est soumise à l’approbation des autorités de la concurrence et à l’obtention d’un financement auprès des banques.
Quand elle sera close, « immédiatement nous injecterons du capital pour renforcer le chantier, et cela devrait signaler à tous que nous sommes vraiment sérieux », a expliqué lors d’une conférence de presse à Helsinki le directeur général de Meyer Werft, Jan Meyer.
Meyer Werft, fondé en 1795 à Papenburg (Nord-Ouest de l’Allemagne), est le dernier groupe familial dans cette industrie. Il compte 3.100 salariés.
Turku construit actuellement un bateau de croisière pour l’allemand TUI, qui en a commandé deux autres.
« La valeur estimée des commandes devrait se monter à près d’un milliard d’euros, et devrait contribuer à créer un effet direct sur l’emploi d’au moins 12.000 années-hommes », a précisé le gouvernement finlandais.
STX Finland doit être rebaptisé Meyer Turku Shipyard.
« Nous sommes convaincus que l’entreprise peut revenir très rapidement dans le vert », a affirmé M. Vapaavuori en conférence de presse.
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