Le Shonan Maru N°2, un bâtiment de 712 tonnes, a dû faire une escale forcée dans un port russe depuis le 15 août, après avoir navigué à travers la mer d’Okhotsk au large de l’île de Sakhaline, a expliqué un fonctionnaire de l’Agence des pêches du Japon.
Dix-neuf membres d’équipage japonais et un observateur russe se trouvaient à bord de ce navire, qui ne capture pas les baleines mais explore les océans pour repérer ces cétacés.
Tokyo a reconnu que ce bateau avait modifié sa trajectoire initiale et était entré dans les eaux russes, sans passer par les procédures appropriées.
« Les membres de l’équipage ont été interrogés », a indiqué le responsable japonais, ajoutant que Tokyo avait requis leur libération anticipée par la voie diplomatique.
Les relations entre le Japon et la Russie s’étaient un peu réchauffées ces dernières années après des décennies de tensions à propos des îles Kouriles du Sud. La Russie les a annexées à l’issue de la Seconde guerre mondiale, mais le Japon, qui les appelle « territoires du nord », aimerait les récupérer.
Cette embellie a cependant pris fin récemment quand Tokyo a emboîté le pas aux pays occidentaux et imposé des sanctions à Moscou à la suite du rattachement de la Crimée (ex-partie de l’Ukraine) à la Russie.
La semaine dernière, le Japon a en outre déposé une protestation « sévère » envers la Russie à propos d’exercices militaires sur les îles Kouriles.
Le Shonan Maru N°2 avait été utilisé au cours de campagnes baleinières en Antarctique, aujourd’hui suspendues sur décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye. Cette instance juridique de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme de recherche scientifique, détournant ainsi un moratoire sur la chasse commerciale instauré en 1986 par la Commission baleinière internationale (CBI).
La pêche continue toutefois dans le Pacifique nord-ouest, officiellement là encore pour des motifs « scientifiques », ainsi que dans les eaux côtières japonaises, qui échappent pour leur part aux zones concernées par le moratoire de 1986.