« Ils sont arrivés par l’ouest de la ville et sont en train de se déployer », a déclaré l’un d’eux, Aden Ismail, à l’AFP. Les shebab ont évacué la ville dans la nuit de vendredi à samedi face à un assaut massif lancé vendredi par les troupes kényanes qui avaient depuis pris position dans les faubourgs.
« Nous pouvons les voir désormais, je vois des officiers somaliens et des Kényans très lourdement armés », a de son côté rapporté Asha Mohamed Aden, une mère de famille, interrogée par l’AFP par téléphone.
« Ils transportent beaucoup d’armes », a-t-elle ajouté.
Dans l’immédiat, les habitants restaient majoritairement chez eux et n’allaient pas à la rencontre des troupes. Certains se disaient heureux du départ des shebab, tout en restant méfiants vis-à-vis des forces kényanes et gouvernementales somaliennes.
« Beaucoup de gens sont heureux de les voir arriver parce qu’ils étaient fatigués de la mauvais administration shebab », a ainsi expliqué Abudullahi Farey Hassan, un habitant. « Mais, je reste sur mes gardes jusqu’à ce que je vois (…) qu’ils sont mieux que les shebab », a-t-il ajouté.
Selon des habitants, le départ des shebab, qui tenaient le port d’une main de fer depuis août 2008, a débouché sur des pillages et des règlements de comptes et laissé la voie libre à des milices claniques dont les membres se sont rapidement multipliés en ville.
Un de ses habitants, Hussein Duale, avait expliqué à l’AFP dans la matinée que « la guerre civile pouvait éclater à n’importe quel moment si les troupes (kényanes et gouvernementales somaliennes) n’entraient pas en ville ».
Selon les observateurs, asseoir l’autorité du nouveau gouvernement central à Kismayo, théâtre de luttes claniques étouffées par la domination shebab, s’annonce un véritable défi.