Franprix livre 80 de ses magasins parisiens par la Seine

Annoncé en mars et lancé en phase de test le 27 août, le dispositif devrait permettre d’économiser à terme l’équivalent de 3.874 camions par an et 37% d’émissions de CO2, selon une étude financée par l’Ademe qui compare les effets d’un transport exclusivement routier à ceux du nouveau dispositif.

Une barge achemine chaque jour 26 conteneurs de denrées alimentaires sèches (biscuits, conserves…) sur 20 kilomètres, entre le port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), à proximité d’un entrepôt du groupe, et celui de la Bourdonnais dans le VIIe arrondissement, à deux pas de la Tour Eiffel.

« Ce projet, c’est moins de pollution, moins d’embouteillages, moins de nuisances sonores », a souligné Jean-Paul Mochet, directeur de Franprix, lors de l’inauguration officielle.

Les magasins concernés se situent dans 9 arrondissements de Paris et à Boulogne-Billancourt et le groupe espère le développer dans d’autres villes de France, « à Lyon, par exemple », selon M. Mochet.

Pour l’instant la barge n’est utilisée qu’à 50% de sa capacité et pourrait donc approvisionner « d’autres Franprix ou d’autres enseignes du groupe (comme Monoprix, ndlr) », a-t-il souligné.

« Selon les historiens, ce mode d’acheminement avait disparu depuis le Moyen-Age », a ajouté Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, précisant que cela s’inscrivait dans la démarche environnementale du groupe, qui outre les barges, recourt autant que possible au fret ferroviaire et aux véhicules hybrides.

« Ce projet, ce sont 15 camions en moins chaque jour dans Paris », a estimé Hervé Montjotin, directeur général de la division transport du groupe de logistique Norbert Dentressangle, l’un des partenaires de Casino avec Ports de Paris et Voies navigables de France (VNF).

« C’est une opération modeste par sa dimension mais emblématique de ce qu’on peut mettre en oeuvre en matière de report modal », c’est-à-dire pour reporter le transport routier vers les modes alternatifs, selon M. Montjotin, qui précise qu’il n’y a pas de coûts supplémentaires pour Casino.

Les camions n’ont pas été éliminés de la chaîne logistique et les marchandises sont acheminées par des véhicules diesel en amont et en aval du transport fluvial.

Norbert Dentressangle « est encore dans l’expérimentation avec les véhicules hybrides », s’est justifié M. Montjotin.

Si le mode de livraison n’est pas encore 100% vert, plusieurs élus sont venus saluer la démarche, notamment le ministre des Transports Frédéric Cuvillier, le président du conseil régional d’Ile-de-France Jean-Paul Huchon, la première adjointe au Maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la maire UMP du VIIe arrondissement Rachida Dati.

VNF et Ports de Paris espèrent eux que cette opération va montrer l’exemple à d’autres opérateurs: « cela montre que nous avons la possibilité d’être efficaces sur des circuits relativement courts », a indiqué Alain Gest, le président de VNF.

Selon Ports de Paris, qui a investi 1,6 million d’euros pour réaménager le Port de la Bourdonnais, près de 2,3 millions de tonnes de marchandises passent par la Seine chaque année, mais ce sont pour les trois quarts des matériaux de construction.

CASINO GUICHARD PERRACHON SA

NORBERT DENTRESSANGLE

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