Ces pêcheurs accusent la Chine, qui contrôle depuis 2012 le récif de Scarborough, de les priver des moyens de gagner leur vie en les harcelant et en les repoussant hors des eaux du territoire, a déclaré Harry Roque à l’AFP.
Une pétition signée par 30 pêcheurs a été envoyée par mail au haut-commissaire des droits de l’Homme et à d’autres représentants de l’ONU à Genève, a-t-il ajouté. « Ils demandent une solution. (Ce qu’ils veulent c’est que) personne ne leur dise où et quand ils peuvent pêcher ».
La situation est « très triste » a poursuivi l’avocat, expliquant que les pêcheurs étaient contraints de lancer leurs filets dans des eaux peu profondes avec un succès tout relatif. Les épouses sont obligées de travailler à l’étranger pour assurer la survie du couple.
Le récif de Scarborough se situe à environ 220 km au large de Luçon, la principale île de l’archipel des Philippines et à 650 km de l’île de Hainan, la masse terrestre chinoise la plus proche.
Manille affirme que le récif fait partie de sa zone économique exclusive.
Les autorités philippines ont, elles, saisi le tribunal d’arbitrage de l’ONU pour lui demander de dire que les visées chinoises sur la majeure partie de la mer de Chine orientale sont illégales.
En avril, Manille a accusé les garde-côtes chinois d’avoir raflé l’arme à la main les prises de pêcheurs philippins dans le récif de Scarborough et d’en avoir repoussé d’autres à coups de canon à eau.
Les pêcheurs ajoutent dans leur texte de 22 pages intitulé « appel urgent » que des Chinois armés de fusils d’assaut les auraient forcés à partir en avril 2014 en criant : « Allez-vous-en, allez-vous-en, île chinoise! ».
L’ONU « doit ordonner à la Chine et à ses agents de cesser de violer (leurs) droits de l’Homme, y compris leur droit de gagner leur vie, leur droit à une alimentation adéquate et leur droit à la vie », poursuit la pétition.
La Chine a récemment donné du poids à ses revendications en mer de Chine méridionale en construisant des îles artificielles sur des récifs disputés.
Un récent sondage a montré que 80% des Philippins craignent que ces différends maritimes ne dégénèrent en « conflit armé » avec leur puissant voisin.