Les tensions et revendications concurrentes entre la Chine et ses voisins d’Asie du sud-est en mer de Chine méridionale ont dominé les dernières réunions de l’Asean et des grandes puissances début août à Kuala Lumpur, où le secrétaire d’Etat américain John Kerry a dénoncé la « militarisation » entreprise par Pékin.
Les ministres des pays d’Asie du sud-est se sont alarmés des « menaces sur la paix » dans cette région.
D’après un nouveau rapport du Pentagone, ce sont près de 1.200 hectares de terrains artificiels qui ont été gagnés sur les eaux par la Chine grâce à de gigantesques travaux de remblaiement et de construction d’îles artificielles depuis 20 mois.
Le dernier chiffre était de 800 hectares de terrains créés en 18 mois, Pékin étant accusée de transformer des récifs coralliens en ports, pistes d’atterrissage et infrastructures diverses, dont certaines militaires.
« En agissant de la sorte, la Chine modifie de manière unilatérale le status quo dans la région et complique ainsi les initiatives diplomatiques qui pourraient réduire les tensions », critique le ministère américain de la Défense.
Les Etats-Unis plaident depuis des années pour un « code de bonne conduite » entre les pays de la région et refusent officiellement de prendre parti, même si Washington semble défendre de facto les pays d’Asie du sud-est.
La mer de Chine méridionale est un carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial, et recèle potentiellement des réserves d’hydrocarbures.
Le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et le sultanat de Brunei revendiquent la souveraineté de certaines parties stratégiques de cette mer, mais Pékin les revendique presque toutes et se montre de plus en agressive.
« La Chine a remblayé 17 fois plus de terres en 20 mois que ce que tous les autres pays plaignants ont fait en 40 ans », a calculé le Pentagone, estimant « qu’en juin 2015 (Pékin) avait remblayé 1.173 hectares de terrains » dans la région des Spratley.
Pékin avait assuré lors des réunions de Kuala Lumpur avoir mis un terme aux opérations de remblaiement mais des diplomates asiatiques pensent que la seconde puissance mondiale poursuit ses projets de construction sur des îles nouvellement sorties des eaux.