Des associations écologistes s’inquiètent du développement de l’économie bleue

L’économie maritime va continuer à croître au cours des prochaines années en Méditerranée, menaçant la santé de ses écosystèmes déjà dégradés, alerte l’ONG WWF dans un rapport de plus de 150 pages.

Dans les eaux françaises de la Méditerranée, tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime, tels que le tourisme, le transport maritime, l’aquaculture ou l’exploration voire l’exploitation d’hydrocarbures, devraient poursuivre leur croissance au cours des 15 prochaines années, à l’exception de la pêche professionnelle, estime le document.

De nouveaux secteurs comme celui des énergies marines renouvelables émergent, note le WWF, qui redoute en outre, à plus long terme, une exploitation des fonds marins et le développement des biotechnologies marines sous l’impulsion de l’Union européenne.

« On pousse au développement alors qu’on n’est pas encore en mesure de garantir que ces activités n’ont pas un impact sur l’environnement et la santé humaine », a expliqué à l’AFP Denis Ody, l’un des responsables de WWF France.

« Il est probable que le bon état écologique ne soit pas atteint en 2020 », souligne pour sa part la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de WWF France, dans un communiqué. Une directive cadre européenne de juin 2008 préconise un retour au « bon état écologique » des eaux marines européennes au plus tard en 2020.

L’organisation préconise notamment la mise en place de « lignes directrices » en vue d’une croissance bleue durable, une anticipation de l’augmentation du trafic maritime et de ses impacts, tout en favorisant une pêche durable, par un soutien notamment à la pêche artisanale.

Ce rapport est le premier d’une série de documents similaires attendus d’ici janvier 2016 dans les autres pays européens du bassin méditerranéen, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et Malte.

De son côté, France nature environnement (FNE) appelle dans un communiqué à refuser « une exploitation du milieu marin à marche forcée », réclamant, elle aussi, un encadrement du développement de l’économie bleue.

« S’il est vrai que l’économie maritime française est un poids lourd de l’économie française, les investissements de recherche, de protection et de valorisation des ressources génétiques marines sont exsangues », regrette la fédération qui regroupe quelque 3.000 associations de protection de la nature et de l’environnement.

L’économie maritime génère quelque 450.000 emplois directs en France, selon une vaste étude de l’Institut national de la statistique (Insee) publiée mardi, au premier jour des Assises de l’économie de la mer.

« La politique maritime (française, ndlr) reste encore trop sectorisée et à courte vue », dénonce dans un communiqué le président de FNE.

La 11e édition des Assises de l’économie de la mer, grand-messe annuelle des acteurs du secteur, dont l’objectif était de promouvoir le potentiel d’avenir des ressources maritimes, sans omettre les questions environnementales avant la conférence de Paris sur le climat (COP21), devait s’achever mercredi soir.

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