Le projet de reprise de M. Rocca, 50 ans, dont le groupe comprend 27 sociétés dans le transport, l’immobilier ou les déchets, prévoyait la reprise de 845 salariés (873 en comptant les filiales) sur environ 1.400 en CDI, soit la suppression de quelque 500 emplois.
Trois autres projets de reprise avaient été déposés: par le consortium d’entreprises corses Corsica Maritima, le groupe Baja Ferries et l’ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, associé à l’armateur grec Arista.
M. Rocca faisait figure de favori dans ce dossier, qui a connu de multiples reports depuis près d’un an devant le tribunal de commerce.
Le procureur de la République de Marseille Brice Robin s’était prononcé début novembre en sa faveur malgré plusieurs condamnations, notamment en février 2014 pour escroquerie et abus de bien social.
Une assemblée générale extraordinaire des salariés a été convoquée vendredi après-midi sur le Danielle Casanova, l’un des ferries de la compagnie.
Premier défi qui attend le repreneur de la SNCM: le 10 novembre, l’intersyndicale avait déposé un préavis de grève de 24 heures, renouvelable, qui court dès samedi.
Tous les syndicats, qui s’étaient fait plutôt discrets durant toute la procédure judiciaire, une attitude d’ailleurs saluée par les acteurs du dossier, dénonçaient les offres déposées par les divers candidats à la reprise.
Autre défi auquel sera confronté très vite le repreneur: l’épineuse question de la délégation de service public (DSP), un mécanisme de subventions dont bénéficient la SNCM et sa concurrente La Méridionale pour maintenir des lignes entre la Corse et le continent, au nom de la continuité territoriale. Elle devra être modifiée à partir de 2016 en vertu d’une décision de justice.
Jeudi, Corsica Maritima avait pour sa part annoncé son intention d’ouvrir des lignes au départ de Toulon si son offre n’était pas retenue par le tribunal.
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