« Notre objectif est d’avancer le plus rapidement possible et on imagine assez bien que ce sera fait (le raccordement du parc au réseau ERDF, ndlr) avant la fin de l’hiver 2015/2016 », a indiqué à l’AFP Rémi Courtial, chef de projets industriels à EDF.
« Ce sera la première fois au monde qu’un parc hydrolien produira de l’énergie injectée sur un réseau de distribution », a-t-il souligné, expliquant que des hydroliennes fonctionnaient déjà dans le monde, mais de manière isolée. « Le fait d’avoir deux machines, de convertir la production et de l’acheminer à terre avec un seul système, de piloter les deux hydroliennes avec un seul système, c’est une nouveauté », a-t-il expliqué.
EDF envisage d’installer ces machines, dotées de turbines de 16 mètres de diamètre et d’un poids de 300 tonnes, à 16 km des côtes de Paimpol-Bréhat. Elles devraient alimenter 1.500 foyers, selon l’électricien qui a investi 40 millions d’euros dans le projet.
La première hydrolienne de ce parc pilote de 4 mégawatts, actuellement installée sur une barge amarrée dans le port de Brest, devrait être acheminée dans les prochains jours, en fonction des conditions météorologiques, vers le site de Paimpol-Bréhat. La deuxième, dont l’assemblage n’est pas tout a fait terminé, devra attendre le retour de la barge à Brest pour pouvoir rejoindre le site.
Ces turbines sont dites de deuxième génération, car elles intègrent des modifications issues des résultats des essais réalisés avec le prototype (L’Arcouest) développé par OpenHydro, filiale de DCNS dans l’hydrolien et qui développe un autre projet de parc hydrolien au Canada.
« La technologie hydrolienne suscite de plus en plus d’intérêt dans le monde et nous avons beaucoup d’espoir quant au développement rapide de cette filière », a assuré à l’AFP Christophe Dorignac, directeur de production EMR (énergies marines renouvelables) chez DCNS.
Deux projets de fermes d’hydroliennes ont été choisis par le gouvernement, dans une zone de forts courants, au large de Cherbourg. L’un de 5,6 MW (quatre hydroliennes) est mené par Engie et Alstom, l’autre, de 14 MW (sept hydroliennes), par EDF et DCNS. Ce dernier s’inscrit dans la continuité du déploiement du parc de Paimpol-Bréhat.