Il va « probablement » faire appel, a-t-il déclaré à l’AFP.
Sur son blog, M. Coûteaux, alors président de Souveraineté, Indépendance et Libertés (Siel, un micro-parti allié au FN au sein du RBM), dont il n’est désormais plus membre, s’en prenait à la présence de Roms dans l’arrondissement huppé où il se présentait.
Parlant d' »invasion » ou de « lèpre » qui porterait atteinte à « l’ordre esthétique » du VIe arrondissement, il s’interrogeait ainsi: « Mais que peut faire M. le Ministre de l’Intérieur – à part concentrer ces populations étrangères dans des camps, où la vie serait sans doute si peu conforme à ce qu’elles escomptaient du voyage qu’elles préféreraient déguerpir d’un territoire aussi inhospitalier? ».
La solution proposée par l’auteur serait « de concentrer ces personnes dans des camps, du seul fait de leur qualité de Rom », a estimé le tribunal correctionnel de Paris, qui relève que le vocabulaire « rappelle indubitablement au lecteur l’action des nazis lorsqu’ils étaient au pouvoir en Allemagne ».
La suite, note le tribunal, où M. Coûteaux juge « que le +courageux ministre+ serait empêché d’agir par les règles européennes, manifeste par ailleurs un regret devant l’impossibilité de recourir à ce moyen ».
M. Coûteaux avait invoqué une mauvaise interprétation de ses propos. Le tribunal répond qu’aucun passage « ne vient indiquer ou même insinuer que la référence à des camps de concentration serait purement rhétorique et ironique ».
Dans le texte, les Roms sont associés « sans ambiguïté à la laideur, à la saleté et la propagation de maladies, rabaissant ainsi cette population à un phénomène en soi répugnant et dangereux, le registre utilisé étant d’ailleurs proche de celui utilisé pour les animaux nuisibles », étrille le tribunal.
Si dans le cadre d’un débat politique, de surcroît en pleine campagne électorale « la liberté d’expression d’un candidat ne peut connaître d’ingérence ou de restriction que pour des motifs impérieux », les limites admissibles de cette liberté ont été « singulièrement dépassées, au regard de la violence du propos et de son caractère gravement discriminatoire ».
Paul-Marie Coûteaux a en outre été condamné à verser à la Maison des Potes, qui avait porté plainte, 2.000 euros de dommages et intérêts, la même somme pour les frais de justice.
« Bien trop dérisoire eu égard au mal fait par l’extrême droite et ses dirigeants qui propagent la haine contre les Roms et contre les immigrés, engendrant souffrance morale et fracture sociale et raciste dans le pays », a réagi le vice-président de l’association antiraciste, Samuel Thomas.
SOS Racisme s’est vu allouer 1.000 euros de dommages et intérêts, et là aussi, la même somme pour les frais de justice.