« On a perdu l’ordinateur qui permettait la connexion satellitaire depuis Quimper avec l’unité de pilotage de l’hydrolienne. Cet ordinateur, installé à Ouessant, a été hacké par des russo-cubains », au regard du message diffusé, en espagnol avec quelques mots en cyrillique, a révélé à l’AFP Jean-François Daviau, à la tête de l’entreprise.
« Ils ont pénétré dans l’ordinateur et l’ont crypté », a-t-il précisé, ajoutant avoir reçu une demande de rançon de 4.000 dollars. « On n’a pas payé bien sûr », a-t-il assuré dans un sourire amusé, reconnaissant cependant que cela avait « mis un peu le bazar » dans l’installation.
L’hydrolienne, de la taille d’un immeuble de cinq étages, a ainsi arrêté sa production pendant une quinzaine de jours, le temps de changer l’ordinateur et d’installer des protections supplémentaires.
Cette intrusion a eu lieu quelques jours avant son raccordement au réseau électrique de l’île, ce qui n’a ainsi pas perturbé son approvisionnement.
L’hydrolienne, qui transforme l’énergie des puissants courants du Fromveur en électricité, a été immergée le 25 juin à deux kilomètres d’Ouessant et par 55 mètres de fond. Le 21 septembre, la machine a été reliée à l’île grâce à un câble sous-marin, mais l’énergie produite n’est injectée sur le réseau îlien que depuis le 5 novembre. Depuis, elle a produit 70 MWh, soit une belle performance pour une machine en phase de test.
Cette première hydrolienne industrielle, de fabrication 100% française, couvre jusqu’à 15% des besoins en électricité de l’île et de ses 800 habitants. Elle doit être relevée en septembre, mais Sabella souhaite prolonger son expérimentation au-delà de cette échéance et fait une demande en ce sens aux services de l’Etat.
L’entreprise prévoit d’ici 2020 l’immersion, toujours dans le courant du Fromveur, de trois autres machines plus puissantes, dans le cadre d’une ferme pilote destinée à couvrir 50 à 70% des besoins en électricité de l’île, qui n’a jamais été raccordée au continent par un câble électrique, l’énergie étant produite par une centrale au fioul.