« À partir de mi-novembre, on devrait distribuer de l’eau en bouteille à l’ensemble de la population qui nous sollicitera », a déclaré le préfet du département, Thierry Suquet, lors de la réunion de ce comité à Mamoudzou vendredi.
Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, avait annoncé début septembre la distribution gratuite de deux litres d’eau par personne et par jour aux personnes fragiles.
La mesure, qui ne concernait que 50.000 personnes au départ, a peu à peu été élargie, et mardi dernier le ministre a annoncé que toute la population mahoraise en bénéficierait à partir de la mi-novembre.
L’exercice soulève cependant plusieurs problèmes logistiques.
« La distribution de bouteilles d’eau à l’unité engendre des difficultés pour les populations qui doivent en transporter plusieurs. Il faut réfléchir en termes de packs d’eau, ou repenser les emballages », a ainsi indiqué le directeur général des services de la mairie de Mamoudzou, Philippe Ramon.
Un point de vue partagé par la députée Liot Estelle Youssouffa: « C’est un enfer pour les équipes municipales et les personnes qui reçoivent les bouteilles ».
« La question du passage à l’unité du pack se pose, mais nos stocks sont en flux tendus. Il faut les étudier pour déterminer si l’on peut passer à cet échelon sans impacter les réserves », a répondu André Lemierre, du cabinet du préfet de Mayotte.
Face au problème que pose la mobilisation des effectifs des collectivités, le préfet chargé de la mission eau, Gilles Cantal, réfléchit à « la mise en place d’une base vie pour permettre un renfort considérable de personnel ».
Autre mesure pour faciliter l’accès à l’eau en bouteille pour les Mahorais: un encadrement plus strict des prix des packs d’eau, qui ne doivent pas être supérieurs à ceux pratiqués début juillet 2023.
« À partir de la semaine prochaine tous ceux qui ne respecteront pas l’arrêté préfectoral seront sanctionnés », a promis Thierry Suquet. Des sanctions jusqu’à 1.500 euros pour chaque produit soumis à une vente irrégulière.
Depuis mercredi, la période d’accès à l’eau courante pour les Mahorais est réduite à 18 heures au lieu de 24 heures, et ce un jour sur trois.
Le département le plus pauvre de France, dans l’océan Indien, subit sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales, conservées dans deux retenues collinaires.