« Nous allons ouvrir une mission permanente de défense à Fidji, et faire en sorte qu’il y ait à Nouméa, un interlocuteur dédié pour chaque pays de la région », a annoncé M. Lecornu devant la presse à l’issue du South Pacific Defence Ministers’ Meeting (SPDMM).
« La France a toujours été une Nation du Pacifique et nous nous sommes toujours déployés quand nos amis en ont eu besoin », a souligné le ministre français.
« Parfois, l’agenda institutionnel local a pu conduire la Nouvelle-Calédonie à se replier un peu sur elle-même », a-t-il convenu, en référence aux débats politiques qui agitent le territoire français du Pacifique sur son avenir institutionnel.
« Dorénavant, le territoire peut à nouveau se rouvrir et notamment les Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC) peuvent de nouveau avoir un agenda de solidarité, de proposition pour des enjeux qui sont utiles pour l’ensemble de la région », s’est réjoui M. Lecornu.
Le ministre a, par ailleurs, rappelé que cinq milliards d’euros de la loi de programmation militaire 2024-2030 seraient dédiés aux forces armées françaises stationnées en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre du renforcement de la présence française dans la région Asie-Pacifique.
« L’Académie du Pacifique », le pôle régional de formation promis par le président Emmanuel Macron lors de sa visite de l’archipel en juillet, devrait permettre de multiplier par six le nombre de stagiaires formés par les FANC, selon M. Lecornu.
« L’objectif est d’atteindre 240 stagiaires à Nouméa contre 40 aujourd’hui », a-t-il précisé, « avec la possibilité de projeter des sections de formation dans les pays concernés et d’ouvrir les écoles nationales (Saint-Cyr, Saint-Maixent, l’école navale) aux pays du Pacifique ».
L’Australie a, de son côté, proposé lors de cette réunion la création d’un groupe d’intervention régional pour répondre aux besoins d’assistance humanitaire en cas de catastrophes naturelles, fréquentes dans cette région soumises aux séismes ou aux cyclones.
Organisé pour la première fois sous présidence française à Nouméa, ce forum a également mis l’accent sur la lutte contre la pêche illégale.
La prochaine réunion du SPDMM, qui compte sept pays membres (Australie, Chili, Fidji, France, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tonga) et trois membres observateurs (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni), aura lieu à Auckland (Nouvelle-Zélande) en 2024.