Accident dans le port de Gênes: le bilan porté à 7 morts et 2 disparus

Peu avant midi (10H00 GMT), le bilan provisoire s’élevait à sept morts, quatre blessés et deux disparus, ont indiqué les autorités locales.

« Nous avons retrouvé quatre corps dans la structure principale de la tour de contrôle, celle qui abrite les bureaux, et qui est tombée dans l’eau », a précisé à l’AFP l’ingénieur Amalia Tedeschi du service des pompiers.

Les trois autres corps ont été retrouvés dans l’ascenseur, tombé lui aussi en mer, selon les secouristes.

Les pompiers ont déployé des équipes de plongeurs, et des spécialistes avec des chiens pour les opérations de secours, mais toutes les forces locales participent à l’intervention, aussi bien les carabiniers que les gardes-côtes et une entreprise privée portuaire, selon Mme Tedeschi.

Une quinzaine de personnes se trouvaient dans la tour quand celle-ci a été violemment heurtée par le navire.

Un appel téléphonique est parti depuis un téléphone portable sous les décombres de la tour dans le courant de la nuit mais l’appel a été interrompu trop rapidement pour que l’emplacement de l’appareil puisse être localisé avec précision.

Plusieurs heures après l’accident, une grue déblayait les débris de la tour, tandis que le navire avait été déplacé durant la nuit, a constaté un photographe de l’AFP.

Le maire de Gênes, Marco Doria, a proclamé un « deuil citoyen » face à « l’accident très grave survenu au port, qui frappe la ville entière », a rapporté l’agence ANSA.

Au moment de sortir du port, le plus grand port industriel et commercial d’Italie, le « Jolly Nero », un porte-conteneurs de la compagnie Messina, a, pour une raison inconnue, effectué une mauvaise manoeuvre et heurté de plein fouet la Palazzina Piloti, d’où sont contrôlés les mouvements des bateaux.

Sous le choc très violent, la haute tour de contrôle, semblable à celles que l’on voit dans les aéroports, s’est écroulée dans l’eau. Deux petits bâtiments, faisant partie de la capitainerie et situés à côté de la tour, ont également été détruits, a constaté le photographe de l’AFP. Ne subsiste, visible, que l’escalier métallique de secours de l’un de ces bâtiments.

Les personnes qui se trouvaient dans la tour sont tombées à l’eau. Les plongeurs des pompiers, arrivés très vite sur les lieux, ont repêché dans un premier temps neuf personnes, dont trois étaient mortes.

Le parquet de Gênes a annoncé mercredi matin l’ouverture d’une enquête pour homicide involontaire contre X. Le substitut du procureur a placé le navire sous séquestre et interrogé le commandant.

Arrivé sur les lieux, l’armateur du bateau, Stefano Messina, était sous le choc: « jamais une chose pareille n’était arrivée. Nous sommes désespérés », a-t-il déclaré au bord des larmes.

Le président de l’Autorité portuaire, Luigi Merlo, ainsi que le maire, Marco Doria, sont également venus sur les lieux.

« C’est une tragédie terrible. Nous sommes bouleversés, sans voix », a déclaré M. Merlo. « Pour le moment, c’est un accident inacceptable, un traumatisme incroyable pour toute la communauté du port. Maintenant nous pensons seulement aux victimes, ensuite nous essaierons de comprendre », a-t-il dit.

« C’est incroyable. Les conditions de navigations étaient optimales, il n’y avait pas de mouvements de navires dans le port, pas de vent, c’était une opération de routine », a ajouté M. Merlo.

Selon les premiers témoignages, il semblerait que deux moteurs se soient bloqués, rendant le porte-containeurs incontrôlable. Un pilote de la capitainerie se trouvait au gouvernail du navire qui était accroché à deux remorqueurs du port, ce qui rend l’accident encore plus incompréhensible.

Le navire italien a près de 200 mètres de long, 30 mètres de large et pèse plus de 40.500 tonnes.

Cet accident rappelle douloureusement aux Italiens la tragédie du Costa Concordia. Ce paquebot de croisière avait fait naufrage le 13 janvier 2012 après avoir heurté un rocher tout près de l’île toscane du Giglio, faisant 32 morts.

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