Le 17 janvier 2009, un Cougar s’était crashé quelques instants après son décollage depuis le pont d’un bâtiment de la marine nationale qui naviguait dans le golfe du Biafra, pendant un exercice franco-gabonais baptisé « N’gari ».
Sur les dix personnes à bord, trois membres d’équipage du détachement de l’armée de terre au Gabon et cinq hommes du 13e régiment de dragons parachutistes de Dieuze avaient péri. Seuls deux soldats avaient survécu à ce accident, un des plus graves survenus ces dernières années lors d’un entraînement impliquant un hélicoptère de l’armée française.
Une cause mécanique avait été rapidement exclue et les investigations avaient conclu que le pilote avait été victime de « désorientation spatiale » lors de cette nuit noire « de niveau 5 », où l’horizon n’était pas visible.
Outre plusieurs dysfonctionnements, l’instruction a montré que cette simulation n’était initialement pas prévue et que sa configuration avait évolué plusieurs fois dans les heures ayant précédé le décollage.
Huit hommes ont été renvoyés devant la justice pour une possible responsabilité indirecte. Ils doivent comparaître jusqu’au 25 juin pour homicides et blessures involontaires « par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ».
Les prévenus, parmi lesquels le chef du détachement français au Gabon et le commandant du navire en 2009, sont poursuivis pour avoir validé, une semaine avant le crash, un entraînement « dégradé » du pilote de l’hélicoptère alors que le radar d’appontage du bateau était en panne.
D’autres sont poursuivis pour avoir autorisé – ou ne pas avoir empêché – le décollage alors que ce radar était toujours défaillant et qu’un changement d’équipe au dernier moment avait abaissé le niveau d’expérience général pour ce type d’opération délicate.
La défense estime que la responsabilité pénale des militaires ne peut pas être engagée.
Les interrogatoires de personnalités doivent débuter mercredi.