Avec ce « protocole d’accord » signé le 1er janvier, la région du Somaliland – ancienne protectorat britannique qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, mais n’est pas reconnue par la communauté internationale – entend octroyer à l’Ethiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de 50 ans, via un accord de « leasing » (location).
Addis Abeba a indiqué que cela lui permettra de bénéficier d' »une base navale permanente (…) et de services maritimes commerciaux sur le golfe d’Aden ».
Le gouvernement somalien, qui n’a que peu d’autorité sur le Somaliland, a promis de s’opposer par tous les moyens légaux à ce qu’il considère comme une « agression » et une « violation flagrante de sa souveraineté ».
« Le Somaliland fait partie de la Somalie. La Chine soutient le gouvernement fédéral de Somalie dans la sauvegarde de l’unité nationale, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale », selon un message publié sur X de l’ambassade de Chine en Somalie, citant Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine a également espéré que les tensions seront gérées par les pays de la région à travers « le dialogue diplomatique ».
Le bloc de pays est-africains Igad a annoncé jeudi l’organisation le 18 janvier en Ouganda d’une réunion extraordinaire sur les tensions entre l’Ethiopie et la Somalie, ainsi que sur la situation au Soudan, déchiré depuis avril par une guerre entre généraux rivaux.
Les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Egypte ou encore la Turquie avaient déjà appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie cherchait depuis 30 ans un accès à la mer qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993.
Le Somaliland, ancien protectorat britannique, a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, alors que cette dernière plongeait dans le chaos. Mais elle n’est pas reconnue par la communauté internationale, et est fermement combattue par Mogadiscio.
Région de 4,5 millions d’habitants relativement stable comparée à la Somalie voisine, la république autoproclamée du Somaliland imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.
Elle reste pauvre malgré sa situation stratégique sur la rive méridionale du golfe d’Aden, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde, menant notamment à la mer Rouge et au canal de Suez.
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