Après d’âpres pourparlers, les ministres de l’Agriculture de l’UE se sont mis d’accord dans la nuit de mardi à mercredi sur une réforme de la politique agricole commune (PAC), marquée par des règles environnementales plus contraignantes pour les exploitations.
Surtout, le système des « écorégimes » — primes versées pour soutenir la participation à des programmes environnementaux plus exigeants — deviendrait obligatoire, les Etats devant y consacrer au moins 20% des aides directes de l’UE aux agriculteurs.
Cette nouvelle PAC, proposée par la Commission européenne en 2018 et qui s’appliquerait à partir de janvier 2023, « n’est pas parfaite » mais « peut permettre aux agriculteurs et coopératives d’avancer, d’investir dans leurs production tout en devenant plus verts », a réagi le Copa-Cogeca dans un bref communiqué.
L’organisation surveille par ailleurs le Parlement européen, qui débat et vote ses propres propositions sur la PAC cette semaine, avec un vote final des eurodéputés attendu vendredi. Parlement, Commission et Etats membres devront ensuite négocier ensemble en « trilogue » pour trouver un accord de concert d’ici début 2021.
« De nombreux votes (d’amendements) interviennent cette semaine (au Parlement), et une analyse complète ne pourra être faite qu’après le vote final des eurodéputés vendredi », précise le Copa-Cogeca.
Pour autant, « les agriculteurs européens et les coopératives agricoles comprennent le signal envoyé ce matin » par les ministres de l’UE « et seront à l’oeuvre pour réaliser les objectifs de la future PAC », visant à réduire l’empreinte environnementale du secteur tout en garantissant la sécurité alimentaire, assure le communiqué.
De son côté, Jannes Maes, président du Conseil européen des jeunes agriculteurs, a salué sur Twitter la décision des ministres, qui « garantit l’engagement des négociations du +trilogue+ » mais affirmé attendre de voir comment les institutions « soutiendront le renouveau générationnel du secteur » et les jeunes exploitants.