Afghanistan: le chef présumé de l’attaque la plus meurtrière contre la France tué (Otan)

Le lourd bilan de cette embuscade tendue aux Français dans la vallée d’Uzbin avait suscité l’émoi national en France, et attisé le débat sur la participation du pays à la guerre en Afghanistan.

Le mollah Hazrat est mort dimanche lors d’un bombardement aérien survenu dans la province de Laghman, à l’est de Kaboul, a indiqué la force internationale de l’Otan (Isaf) dans un communiqué.

« Nous pensons que le mollah Hazrat a préparé et dirigé l’attaque du 18 août à Uzbin, à 40 km à l’est de Kaboul, qui avait abouti à une bataille de deux jours entre l’Isaf, les forces de sécurité afghanes et plus d’une centaine de talibans », poursuit le communiqué.

Une source sécuritaire a confirmé à l’AFP que le mollah Hazrat était bien l’un des principaux suspects de cette attaque.

L’armée française à Kaboul, contactée par l’AFP, a souhaité s’en tenir au communiqué de l’Isaf, dont elle fait partie, sans autre commentaire.

Dix soldats français avaient été tués à la suite de l’attaque d’Uzbin, une vallée située dans le district de Surobi, proche de la province de Laghman.

Il s’agissait alors de l’assaut au sol le plus meurtrier mené contre l’Isaf depuis le début de l’intervention occidentale à la fin 2001.

La majorité des victimes de cette attaque appartenaient au 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres (sud-ouest de la France).

L’embuscade avait eu un énorme retentissement en France, notamment car elle présentait au grand jour, selon de nombreux médias, l’impréparation et les lacunes du dispositif militaire sur place au moment des faits.

D’après un compte-rendu de l’Otan publié par le journal canadien Globe and Mail, que le ministère de la Défense avait alors démenti, les militaires français avaient dû cesser le combat au bout de 90 minutes, faute de munitions.

Deux quotidiens français avaient également affirmé qu’un ou quatre soldats avaient été tués à l’arme blanche, un indice du fait qu’ils étaient dans l’incapacité de se battre au moment de leur mort. L’armée française avait reconnu un décès dans de telles circonstances.

Le retour en France des 10 cercueils avait suscité un vif émoi dans le pays, qui n’avait pas connu de telles pertes militaires depuis l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 soldats tués), et entraîné des interrogations dans la presse sur les circonstances de ces décès.

La France, après la tuerie, avait annoncé un renforcement de son dispositif en Afghanistan. Elle avait également amélioré le matériel présent dans le cadre d’un livre blanc sur l’armée.

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