« La Russie bien sûr a le droit d’opérer dans les eaux internationales », a dit M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse au côté du président ukrainien Petro Porochenko, au siège de l’Otan à Bruxelles.
Le chef de l’Otan a souligné que ce porte-avions et son escorte avaient déjà été déployés plusieurs fois en Méditerranée dans le passé.
Mais, a ajouté M. Stoltenberg, « ce qui nous préoccupe maintenant c’est que cette escorte navale puisse être utilisée pour participer aux opérations militaires au-dessus de la Syrie et pour augmenter les attaques sur Alep ».
Il a précisé que des navires de l’Otan surveilleraient ce groupe aéronaval à l’approche de sa destination.
« Ils le feront de manière responsable et mesurée ,comme ils le font toujours, parce que c’est comme ça que nous suivons les activités militaires russes », a assuré le patron de l’Alliance atlantique.
La flotte russe avait annoncé samedi que son porte-avions Amiral Kouznetsov, habituellement basé à Severomorsk, en mer de Barents, se dirigeait vers la Syrie, avec à son bord plusieurs avions et hélicoptères de combat, pour renforcer la présence militaire de la Russie dans cette zone.
L’Amiral Kouznetsov et sept autres bâtiments l’accompagnant ont été photographiés lundi dans les eaux internationales au large de la Norvège, selon le centre des opérations de l’armée norvégienne.
Puis un autre pays membre de l’Otan a pris le relais dans la surveillance à distance.
Jeudi c’est par une frégate britannique que cette imposante flotte de huit navires était surveillée en mer du Nord.
Selon le ministre britannique de la Défense Sir Michael Fallon, le déploiement naval russe « vise clairement à tester l’Alliance (…) et notre réponse ».
Le porte-avions russe a notamment à son bord des avions de chasse MiG29 et des hélicoptères d’attaque, d’après Moscou.
Ce déploiement intervient quelques semaines après l’annonce par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou que ce porte-avions, dépendant de la flotte nord, serait dépêché en Méditerranée orientale pour renforcer les forces navales russes dans la zone.
Il « n’inspire pas confiance » sur l’attitude de la Russie dans le conflit syrien, avait souligné plus tôt dans la journée un responsable de l’Otan.
La Russie est actuellement pointée du doigt par la communauté internationale pour son implication dans le siège d’Alep, la grande ville du nord de la Syrie en partie contrôlée par les rebelles, même si les raids aériens russo-syriens ont été temporairement suspendus.
« Je salue ce cessez-le feu temporaire, mais ce n’est pas suffisant loin de là », a déclaré à ce propos Jens Stoltenberg. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu durable qui soit pleinement respectée ».
Les dirigeants des 28 pays de l’Union européenne réunis en sommet à Bruxelles ont durci le ton jeudi pour dénoncer le rôle de Moscou dans les bombardements meurtriers sur Alep, soulignant que « toutes les options » étaient envisagées y compris des sanctions.