Un nouveau plan de lutte devrait être « finalisé cet automne » et mis en oeuvre à partir de 2022 jusqu’en 2027, a précisé vendredi le préfet de Bretagne Emmanuel Berthier.
Il devrait mobiliser des « moyens importants, supplémentaires » et sera cofinancé par l’Europe, l’Etat, les agences de l’eau…
Tenant compte des critiques contenues dans un récent rapport de la Cour des comptes, ce plan a l’ambition de « mobiliser des acteurs qui pour l’instant étaient peu mobilisés », en particulier les coopératives agricoles, a-t-il expliqué.
Rappelant qu’il existait « deux natures d’incitation: soit on règlemente, soit on accompagne financièrement », le préfet a indiqué que ce plan proposera « des contractualisations aux agriculteurs sur une durée de trois ans ».
Au bout de trois, « si nous obtenons des résultats que nous avons arrêtés ensemble, cela se poursuit ». « En revanche, nous sommes en train de définir les règles que nous imposerions aux exploitations si les résultats contractuels n’étaient pas au rendez-vous », a-t-il dit.
M. Berthier a souligné que le monde agricole n’est pas le seul « concerné » par la pollution aux nitrates. « Tous les acteurs publics et privés peuvent avoir une incidence sur le niveau de nitrate dans l’eau », a-t-il relevé, citant en particulier les politiques d’assainissement.
Des engagements seront pris par bassin versant et par exploitation, a-t-il assuré.
D’après les estimations du centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA), les échouages d’algues vertes ont été particulièrement importants cette année en raison d’un printemps ensoleillé favorable à leur prolifération puis d’un été pluvieux qui a provoqué d’importants flux de nitrates vers le bord de mer.
Présentes en mer à l’état naturel, les algues vertes prolifèrent dans les baies bretonnes, où elles sont nourries par des apports de nitrates épandus par les agriculteurs dans les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers.
Dans un rapport publié en juillet, la Cour des comptes soulignait que les plans publics de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne avaient été « mal définis » et n’avaient eu qu’un « impact limité ». La Cour préconisait de promouvoir une agriculture « à faibles fuites de nitrates ».