Les commissions budgétaires du Bundestag, chambre basse du parlement allemand, et du parlement régional de Basse-Saxe (nord-ouest) ont donné leur feu vert aux aides publiques de l’Etat et de la région.
Ces derniers vont prendre une participation de 80,7% dans l’entreprise pour un montant de 400 millions d’euros. A cela s’ajoutent des garanties de prêts d’environ 2 milliards d’euros.
Fleuron de l’industrie navale allemande, Meyer Werft, dont le siège se trouve à Papenbourg (nord-ouest), a été fragilisé par la cherté de l’énergie et des matières premières.
Pour sa remise à flot, il a besoin d’environ 3 milliards d’euros ces prochaines années.
Le groupe doit financer la construction des bateaux dont 80% du prix d’achat ne sera perçu qu’au moment de la livraison. Plusieurs contrats pour des navires de croisière ont été conclus avant la pandémie de Covid-19 et ne prévoient pas d’ajustements pour tenir compte de l’inflation.
Meyer-Werft a enregistré sept nouvelles commandes depuis le début de l’année dont un gros contrat de quatre paquebots de croisière par la compagnie Disney Cruise Line.
Sont ainsi nationalisés les chantiers navals à Papenbourg et ceux dénommés Neptune à Rostock-Warnemünde (nord-est du pays). En revanche, les chantiers navals basés en Finlande à Turku (sud-ouest) resteront dans les mains de la famille Meyer qui dirige depuis sept générations l’entreprise née en 1795.
Le groupe est un employeur important en Basse-Saxe avec environ 3.000 salariés et des milliers d’emplois indirects liés à son activité. Il construit également des transporteurs, méthaniers et s’est lancé dans la production de plateformes de conversion d’énergie électrique d’origine éolienne offshore, un enjeu croissant pour la transition énergétique.
La remise à flot de l’entreprise sera accompagnée de la suppression de 340 emplois, qui aura lieu dans le cadre d’un plan de départs volontaires jusqu’à mars 2025, selon le syndicat IG Metall.
Selon le ministère allemand de l’Economie, il n’est pas nécessaire d’obtenir le feu vert de la Commission européenne pour ce plan de sauvetage.
La participation publique sera temporaire, avait prévenu cet été le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz.
Après la pandémie de Covid-19, l’Etat allemand avait dû voler au secours des chantiers navals MV Werften, situés sur la côte de la Baltique (nord).
Plusieurs poids lourds de l’économie allemande ont également bénéficié de soutien public ces dernières années, comme la compagnie aérienne Lufthansa et le voyagiste TUI durant la pandémie, ou l’énergéticien Uniper frappé par l’envolée des prix du gaz après l’invasion russe de l’Ukraine.
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