S’exprimant devant des médias l’un après l’autre, avant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité convoquée en urgence par Washington et Londres, les ambassadeurs de ces pays occidentaux ont tous condamné une nouvelle « provocation ». Sans parler d’une éventuelle action commune du Conseil, ils se sont bornés à appeler au respect des sanctions internationales en vigueur.
En 2017, le président républicain Donald Trump avait fait adopter par le Conseil de sécurité trois séries de sanctions économiques de plus en plus lourdes contre la Corée du Nord, concernant ses importations de pétrole et ses exportations de charbon, de fer, de pêche ou de textiles.
« Nous condamnons fermement » le dernier tir de missile « qui constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré l’Irlandaise Geraldine Byrne Nason, flanquée de ses homologues français et estonien, en indiquant s’exprimer au nom des trois membres européens du Conseil.
« Ce nouveau lancement de missile mer-sol balistique (SLBM) souligne l’amélioration continue du programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord, qui a affirmé son ambition d’acquérir à terme des capacités nucléaires en mer », a-t-elle admis.
« La Corée du Nord doit mettre fin immédiatement à ses actions déstabilisatrices et prendre des mesures concrètes pour abandonner ses programmes de missiles balistiques, d’autres armes de destruction massive et nucléaires, de manière complète, vérifiable et irréversible », a-t-elle demandé.
Selon elle, « ces lancements démontrent clairement la nécessité d’une mise en oeuvre complète et efficace des sanctions de l’ONU, ainsi que le besoin urgent de lutter contre le contournement des sanctions par Pyongyang ».
« Chaque nouvelle avancée des programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de la Corée du Nord déstabilise la région et menace la paix et la sécurité internationales », a affirmé pour sa part l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
« Les États-Unis appellent la Corée du Nord à s’abstenir de nouvelles provocations et à s’engager dans un dialogue soutenu et substantiel » car ses activités « sont illégales, violent de multiples résolutions du Conseil de sécurité et sont inacceptables », a-t-elle martelé.
« Nous appelons tous les États membres à remplir leurs obligations en matière de sanctions ». « Nous avons déjà un régime de sanctions en place, nous devons simplement être plus sérieux quant à la mise en oeuvre de ce régime. Nous devons nous concentrer sur ceux qui enfreignent les sanctions », a-t-elle fait valoir, sans citer de pays.
Sous l’administration Trump, les Etats-Unis avaient dénoncé nommément la Chine, accusée de ne pas appliquer entièrement les sanctions internationales, ce qu’avait démenti Pékin.