« Le 10 février, 237 kg de cocaïne (sous forme de 208 pains) ont été saisis par les douanes dans un container au port du Havre, en provenance de la Guadeloupe », a précisé le ministère public.
Les enquêteurs ont ensuite « constaté que les cartons, vidés de leur contenu, ont été livrés à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), à une fausse identité », puis « pris en charge à destination de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ».
Jeudi, trois suspects ont été interpellés, selon le parquet, « en région parisienne », d’après l’une des sources proches.
Les trois suspects sont présentés dimanche à un juge d’instruction qui doit décider s’il les met en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée, trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs criminelle.
Le parquet a requis leur détention provisoire.
Les investigations ont été initiées par le parquet du Havre et l’antenne du Havre de l’Office anti-stupéfiants (Ofast), avant d’être poursuivies par la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris et l’Ofast national.
Dans un rapport publié en janvier, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) soulignait que la demande de cocaïne n’avait jamais été aussi forte en France avec plus d’un million de consommateurs.
Et le port du Havre, fort de ses liaisons maritimes avec des pays sud-américains parmi les plus gros producteurs mondiaux, constitue « l’une des principales portes d’entrée de la cocaïne en Europe », note l’OFDT dans son bilan de l’offre de stupéfiants en France en 2023.
Malgré des mesures de sécurité prises sur le site normand, les premières données de 2024 suggèrent « une réutilisation accrue » du Havre, souligne l’OFDT.
Le 13 janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau évoquait au moins 47 tonnes de cocaïne saisies en métropole et en outre-mer par les services français en 2024, soit près du double de 2023.
Mais ces saisies, sur le papier impressionnantes, ne représentent qu’une petite partie de ce qui circule en France, ont plusieurs fois nuancé des policiers spécialisés auprès de l’AFP. Ces spécialistes évoquent un « tsunami blanc » inondant la France.