« On a réagi trop tard », a déclaré M. Nadot sur Europe 1. « On sait que ces situations d’urgence vont advenir assez régulièrement et ne pas être armé pour apporter des réponses rapides, pour un pays comme la France, je trouve qu’on vaut mieux que ça, l’Europe aussi vaut mieux que ça et cette impréparation qui dure depuis des années n’est pas du tout satisfaisante ».
Quelque 629 migrants, ballottés en Méditerranée depuis dimanche après le refus de l’Italie et de Malte de les accueillir, sont partis mardi soir vers l’Espagne à bord de trois bateaux dont le navire humanitaire Aquarius.
« Une trentaine » de députés LREM se sont positionnés mardi contre le silence du gouvernement face à la situation de ce bateau, alors que la question migratoire avait déjà divisé les marcheurs en avril dernier lors de l’examen du texte sur l’asile et l’immigration.
« Ce texte de loi s’effondre comme un château de cartes dès à présent, puisqu’il n’y a aucune disposition à l’intérieur qui permet de répondre à cette situation », a affirmé Sébastien Nadot, pour qui « ça questionne véritablement sur notre rapport à l’Europe et sur une réponse européenne plutôt que des tentatives de rafistolage français qui sont d’une certaine manière de l’égoïsme de notre part ».
« A quoi ça sert d’essayer de construire ensemble un projet européen, si à la moindre situation de crise on se renvoie la balle de pays en pays, on n’est pas capable de le gérer ensemble? », a-t-il demandé, prônant « de nouveaux mécanismes de solidarité à l’intérieur de l’Europe ».
Le député de la Haute-Garonne a également estimé que la proposition des dirigeants nationalistes de Corse d’accueillir le bateau « a été balayée un petit peu rapidement ».
« On est un pays qui au regard du monde est censé incarner les droits fondamentaux, la question des droits de l’homme, donc être très attentiste sur une situation comme celle-là, qui est une situation d’urgence, ça ne va pas ensemble », a-t-il affirmé.