« La réponse qu’il fallait donner à l’errance des migrants d’Aquarius était une réponse humanitaire : accueillir ces personnes dans l’urgence », a estimé Jacques Toubon dans une interview au Journal du dimanche, alors qu’un mini-sommet européen consacré à la crise migratoire est prévu à Bruxelles dans la journée.
L’Aquarius, un navire humanitaire qui transportait 630 migrants, a terminé le 17 juin sa route à Valence, en Espagne, après une errance d’une semaine en Méditerranée provoquée par le refus de l’Italie et de Malte de lui ouvrir leurs ports.
En France, des voix se sont élevées jusque dans la majorité pour déplorer que le gouvernement français n’ait pas proposé d’accueillir le bateau, passé près des côtes corses.
Face aux critiques, Paris a fini par accepter une partie de ces migrants mais ne n’est dit prêt à accueillir que ceux « qui répondraient aux critères du droit d’asile » après examen de leur situation en Espagne.
« Le principe de non refoulement prévu par la Convention de Genève impose à la France de donner à l’errance de ces personnes une réponse humanitaire et juridique : les accueillir d’abord, observer leur situation administrative ensuite », assure M. Toubon.
Le Défenseur des Droits a par ailleurs plus généralement déploré que « la peur » et l’idée « fausse » d’une « submersion » migratoire « guident les opinons et les choix politiques ».
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, dont le projet de loi controversé sur l’immigraton doit être adopté pendant l’été, a été critiqué pour avoir déclaré que certaines régions étaient « submergées par les flux de demandeurs d’asile ».
« Il faut que la vérité et la raison reprennent le dessus sur les préjugés et les émotions pour que soient respectés scrupuleusement les droits fondamentaux », a exhorté M.Toubon.
Dans son interview, il appelle par ailleurs de ses voeux la « fin » du règlement « injuste et inefficace » de Dublin, qui confie principalement la charge du traitement des demandes d’asile aux pays de première entrée dans l’UE.