Baleines: le Japon sur la sellette à Portoroz

Réunie de lundi à jeudi à Portoroz (Slovénie), la CBI a aussi discuté de la création d’un nouveau sanctuaire dans l’Atlantique sud.

Mardi, les 59 pays participant à cette 65e session ont étudié une proposition de la Nouvelle-Zélande visant à ce que la CBI intègre la décision inédite de la Cour de justice internationale (CIJ) prise fin mars.

La CIJ avait alors estimé que le Japon détournait à des fins commerciales son permis accordé au titre de la chasse scientifique à la baleine en Antarctique.

« Il revient aux membres de la CBI de tenir compte de la décision de la CIJ sur les permis spéciaux », a déclaré en séance la délégation néo-zélandaise.

« Cette proposition vise à inclure les critères utilisés par la CIJ dans la façon dont la Commission baleinière définit la chasse scientifique », a précisé Aimée Leslie, au nom de l’ONG WWF.

Mais, pour le Japon, « l’arrêt de la CIJ porte sur notre programme (scientifique) Jarpa II, mais ne change pas le cadre juridique de la Commission baleinière ».

Les exceptions possibles au moratoire de 1986 sont la chasse scientifique et la chasse aborigène. Deux pays, Islande et Norvège, ne reconnaissent pas le moratoire et pratiquent la chasse commerciale.

Au titre de la recherche scientifique, le Japon conduit des campagnes de chasse en Antarctique, qui viennent alimenter le commerce de chair de baleine dans l’archipel.

Le Japon a renoncé à envoyer des baleiniers en Antarctique cette année mais veut présenter un nouveau programme de recherche (Jarpa III) pour 2015-2016, qui se veut plus conforme aux exigences prévues par les dérogations au moratoire.

– Quota controversé au Groenland –

Un autre sujet sensible, et impliquant le Japon, est la demande de l’archipel de pouvoir chasser au large de ses côtes. Des débats ont eu lieu lundi mais en raison d’un manque de soutien, il n’est pas certain que le Japon demande un vote, a indiqué un membre de la délégation japonaise.

« La demande du Japon en faveur d’une +petite pêche côtière+ ne relève d’aucune catégorie, c’est en fait une levée partielle du moratoire qui est en jeu », estime Kitty Block de l’ONG Humane society international.

Outre l’initiative néo-zélandaise, les membres de la CBI ont été saisis, une nouvelle fois, d’une demande de création d’un sanctuaire dans l’Atlantique sud. Pour être adopté, ce projet doit recueillir 75% des votes. Il y a deux ans, lors de la dernière session, 64% des votants l’avaient soutenu.

Cette proposition de sanctuaire est portée depuis de nombreuses années par des pays sud-américains, qui développent le tourisme autour de l’observation des baleines.

Il n’y a pas de chasse dans cette zone, mais les défenseurs des cétacés estiment que cela la mettrait à l’abri d’un assouplissement du moratoire. Il existe un sanctuaire dans l’océan Austral et un dans l’océan Indien.

Depuis 1986, les populations de baleines sont globalement en augmentation mais nombre d’espèces restent très menacées.

Lundi, la CBI a accordé au Groenland un quota de plus de 200 baleines par an jusqu’en 2018, une décision vivement critiquée par les ONG.

A l’instar de quelques communautés (USA, Russie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines), les habitants du Groenland ont préservé un droit de chasse au nom de leurs traditions.

Mais, selon un membre d’une délégation européenne, « la chasse au Groenland s’écarte des critères de la chasse aborigène, avec notamment des bateaux achetés en Norvège et un certain degré de commercialisation ».

Un certain nombre de pays, dont ceux de l’Union européenne, ont toutefois appuyé la demande de quota pour le Groenland, après la menace du Danemark de quitter la Commission baleinière.

« Cela aurait été un signal très négatif », estime cette source. « En contrepartie, ils se sont engagés à mettre en place un système de gestion de la chasse plus rigoureux, notamment via une évaluation des populations plus régulière », a indiqué un membre de la commission scientifique de la CBI.

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