. « Propulsion conventionnelle »
Première précision d’importance: le contrat signé lundi porte sur douze sous-marins « dérivés de la classe Barracuda », souligne un porte-parole du groupe auprès de l’AFP. Pourquoi « dérivé »? « Parce que Barracuda est un programme de sous-marins français à propulsion nucléaire ». Or, ceux qui sont vendus à l’Australie ne sont pas à propulsion nucléaire mais « conventionnelle, diesel/électrique », précise la même source.
C’est une différence de taille: alors qu’un sous-marin à propulsion nucléaire peut rester sous l’eau pendant une très longue période, un sous-marin à propulsion conventionnelle refait surface à intervalles réguliers. La fréquence de ce retour en surface est un « sujet plutôt confidentiel », indique le constructeur.
. Mensurations
Une centaine de mètres de long, environ 5.000 tonnes, pour un équipage de plusieurs dizaines de personnes: il s’agira « des plus gros sous-marins à propulsion conventionnelle », qui pèsent plutôt entre 1.500 et 2.500 tonnes habituellement, selon Naval Group. Leur grande capacité doit leur donner les moyens d’effectuer des patrouilles lointaines.
Les mensurations exactes ne sont pas encore arrêtées: la phase de design des bâtiments n’est pas encore achevée. Le « partenariat stratégique » officiellement signé lundi, est une sorte de contrat général, dans lequel vont s’inscrire des « contrats programme » qui vont notamment déterminer plus précisément le design des sous-marins, explique Naval Group.
. « Discrétion acoustique »
Une des caractéristiques notables des futurs sous-marins sera « une capacité de discrétion acoustique exceptionnelle », estime l’entreprise.
Les sous-marins ont dans leur équipage des spécialistes de l’analyse acoustique, les « oreilles d’or », formés « à la reconnaissance auditive des bruits sous-marins, naturels et artificiels », expliquait en 2014 « l’Abécédaire des forces sous-marines » (Philippe Nôtre et Jean-Louis Vichot, éditions Decoopman). Chaque bâtiment a sa signature propre, mais l’idée « est de se diluer du point de vue acoustique dans le bruit de la mer, d’être moins bruyant que la mer elle-même », explique-t-on chez Naval Group.
. Objectif 2030
Si savoir le prix unitaire d’un sous-marin est « quasiment impossible », dixit l’ex DCNS, le contrat dans sa totalité atteint un niveau spectaculaire de 50 milliards de dollars australiens, soit plus de 30 milliards d’euros sur 50 ans. Il inclut la construction du chantier naval où seront assemblés les bâtiments, à Adélaïde, et va créer environ 2.800 emplois en Australie, selon le Premier ministre de l’Etat d’Australie-Méridionale Steven Marshall, et occuper 500 personnes en France.
Le premier sous-marin ne sera pas mis à l’eau avant un moment: l’objectif affiché est que la cérémonie de découpe de la première tôle puisse intervenir mi-2023, pour une livraison début 2030 du premier sous-marin. Les futurs bâtiments, dont le dernier est attendu au début des années 2040, remplaceront les actuels Collins d’ancienne génération.
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