Dans son arrêt rendu mardi, la Cour a assorti la peine prononcée à l’encontre de David Blut, l’armateur du fileyeur « Vent Divin », d’un sursis avec mise à l’épreuve de deux ans et d’une amende de 2.000 euros, a indiqué à l’AFP son conseil, Philippe Adrien-Bonnet.
Elle a aussi confirmé l’amende de 1.000 euros pour travail dissimulé, prononcée le 19 mars 2012 par le tribunal correctionnel de Bordeaux, dans la mesure où l’une des deux victimes n’était pas déclarée, a ajouté le conseil.
Concernant Gaël Emile, le capitaine du bateau, la juridiction a confirmé la peine d’un an de prison avec sursis prononcée en première instance, de même que l’interdiction de commander un bateau pendant cinq ans, selon une source judiciaire. Elle l’a en outre reconnu coupable de complicité de dissimulation de travail clandestin, a-t-on ajouté.
Me Adrien-Bonnet a fait part de son intention de se pourvoir en cassation, jugeant que la Cour « n’avait pas lu le dossier ». Son client a « mal accueilli l’arrêt. Il ne comprend pas comment on peut retenir sa responsabilité. Il n’y a eu aucun manquement aux règles de sécurité de sa part », a réagi l’avocat.
Également sollicité, Pierre Blazy, avocat du capitaine, n’avait pas réagi en milieu d’après-midi.
De son côté, l’avocat des proches des victimes, Mathieu Barandas, a fait part de sa « satisfaction » : « la relaxe [prononcée en première instance en faveur de M. Blut] avait causé une grande frustration chez mes clients », a-t-il déclaré à l’AFP, considérant que le tribunal avait alors lancé une sorte de « message d’impunité » à la profession.
Les faits remontent à la nuit du 18 au 19 novembre 2010. Sous l’effet d’une déferlante, le fileyeur d’une douzaine de mètres immatriculé à Arcachon (Gironde), avait fait naufrage avec ses quatre membres d’équipage, au large d’Hourtin (Gironde).
Deux marins, William Boukabous, 28 ans, et Antoine Lacoste, 48 ans, avaient péri dans le naufrage. Le capitaine et un troisième marin avaient réussi à regagner la plage à la nage. Selon l’enquête, tous les marins dormaient au moment de l’accident et les alarmes n’avaient pas fonctionné.
M. Boukabous, monté à bord l’avant-veille du naufrage lors d’une escale, ne bénéficiait d’aucun contrat et n’était pas inscrit sur le rôle d’équipage.