« Les îles grecques de Lesbos, Chios, Rhodes et bien d’autres sont des territoires grecs et personne n’a le droit de le remettre en question », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande au côté de son homologue grec Nikos Dendias, lors du deuxième jour de sa visite dans la capitale grecque.
La Grèce et la Turquie, pays frontaliers et membres de l’Otan, s’opposent historiquement au sujet de l’espace aérien et des zones maritimes de la mer Égée, où la tension a récemment été exacerbée par la découverte de riches réserves en gaz.
Ces derniers mois, Ankara a menacé de contester la souveraineté de la Grèce sur ses îles égéennes si elle continuait à y stationner des troupes.
Le gouvernement allemand « ne laissera planer aucun doute sur le fait que nous sommes solidairement aux côtés de la Grèce », a assuré la ministre allemande, plaidant pour le dialogue entre les deux pays voisins et « le respect de la souveraineté de chacun ».
« Pour moi, il est clair que nous devons résoudre les conflits entre partenaires de l’OTAN par le dialogue », a déclaré Annalena Baerbock, qui devait se rendre en Turquie vendredi après-midi pour une visite de deux jours.
« Les querelles dans les rangs de l’Alliance sont exactement ce que veut le président russe » Vladimir Poutine, a-t-elle encore fustigé lors d’une conférence de presse commune.
Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a de son côté critiqué la livraison prévue de sous-marins allemands à la Turquie.
« Avec ces sous-marins, le risque est grand que le rapport de force en Méditerranée orientale soit déstabilisé » et ceci « en faveur d’un pays qui, bien que membre de l’Otan, a émis (une menace de guerre) contre la Grèce », a-t-il dit à l’issue des entretiens avec son homologue allemand.
M. Dendias avait déjà écrit au précédent chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, en 2020, pour demander de bloquer des ventes de sous-marins, de frégates et d’avions à la Turquie.
Ankara a créé une coentreprise avec l’allemand Thyssen Krupp Marine Systems pour construire six sous-marins en Turquie. La Turquie cherche également à acheter de nouveaux avions de combat F-16 aux États-Unis et a accusé le lobby gréco-américain à Washington de tenter de bloquer le processus.
Athènes a récemment signé de son côté un accord de plusieurs milliards d’euros avec la France pour l’acquisition d’avions de combat Rafale et de frégates Belharra et s’apprête à commander prochainement au moins un escadron d’avions de combat américains F-35.
Par ailleurs sur la question des réparations allemandes, Nikos Dendias a rappelé qu’Athènes maintenait sa demande d’indemnisation pour la période d’occupation allemande entre 1941 et 1944. Mais Annalena Baerbock a réaffirmé la position de Berlin, qui ne voit aucune base juridique à de telles demandes.