Un parc éolien en mer d’Oléron, éloigné des côtes et d’un parc naturel marin

La Rochelle, 29 juil 2022 (AFP) – Un parc éolien offshore prévu au large de l’île d’Oléron a été éloigné des côtes de Charente-Maritime pour ne pas s’implanter dans un parc naturel marin, a indiqué vendredi le gouvernement en annonçant le lancement de ce projet éolien « Sud-Atlantique ».

Lors du débat public, la localisation du projet initial avait soulevé la contestation des élus locaux, pêcheurs professionnels, défenseurs de l’environnement comme des habitants des îles et du littoral charentais.

« Les conclusions du débat (public) ont permis au gouvernement d’identifier la zone la plus propice à l’implantation du projet, hors du parc naturel et la plus éloignée possible de la côte », écrivent dans un communiqué les ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique et le Secrétariat d’Etat chargé de la Mer, .

« Le parc sera situé au large de l’île d’Oléron, à plus de 35 km des côtes, au-delà des limites du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis », assurent-ils.

En avril, la Commission nationale du débat public avait rendu un rapport sur ce projet très discuté, dans lequel elle recommandait aux maîtres d’ouvrage – l’Etat et Réseau Transport d’électricité (RTE) – un « éloignement plus au large » de la zone envisagée pour l’installation des éoliennes.

D’après le communiqué, le projet prévoit la construction d’un parc éolien « posé » sur les fonds marins, d’une capacité d’environ 1000 MW, avec une mise en service prévue « au début des années 2030 ». Il « pourra être complété d’un second parc d’au plus 1000 MW », « encore plus au large », avec une technologie « flottante ou posée ».

Ils permettront « de produire un volume d’électricité équivalent à la consommation électrique de 1,6 million d’habitants environ ».

L’Etat assure qu’il sera « implanté plus loin des côtes que les projets éoliens posés existants » et à plus de 60 mètres de profondeur. En cas de succès, il « dégagera un nouveau potentiel de localisation des projets permettant de mieux concilier les usages (énergie, biodiversité, pêche) ».

Le député de Charente-Maritime Christophe Plassard (Horizons) s’est déclaré « satisfait ». La décision du gouvernement « confirme la nécessité du dialogue, du compromis, de l’écoute plutôt que le choix de la posture politicienne d’opposition systématique ».

Pour Sylvie Marcilly, présidente (DVD) du département « qui compte le plus d’éoliennes en Nouvelle-Aquitaine », « cet éloignement est un progrès », « il n’en demeure pas moins qu’il faut mesurer l’impact (du projet) sur le paysage et l’activité pêche ».

Selon Isabelle Vétois, présidente de l’association Ré Avenir, favorable au parc offshore, la décision de l’Etat « montre que participer au débat public sert à quelque chose ». Elle se « réjouit » aussi que « ce parc soit exemplaire : qu’on utilise toutes les technologies connues à ce jour, que tout soit recyclable, jusqu’aux pales ».

En revanche, le vice-président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Dominique Chevillon a estimé qu’il y avait « certainement la place pour pousser plus loin cette localisation via les technologies du flottant ».

« Une zone industrielle marine, avec le gigantisme des pales jusqu’à 260 mètres de haut, des ancrages, c’est destructeur », dit-il. « On ne défendra pas le climat en dégradant des écosystèmes ».

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