Binet (CGT) sur les menaces de délocalisation: « les rats quittent le navire »

Paris, 31 jan 2025 (AFP) – Les grands patrons qui menacent de délocaliser face à la surtaxe d’impôt sur les sociétés sont comme des « rats » qui « quittent le navire » dont « le seul objectif, c’est l’appât du gain », a dénoncé vendredi sur RTL la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

« Ce chantage à l’emploi, on n’en peut plus », a réagi la numéro un de la CGT. « Pour rester sur le cas de Bernard Arnault, c’est seulement 20% de ses salariés qui sont en France aujourd’hui », a-t-elle relevé, ajoutant que « le made in France » de ses marques est « très relatif ».

« Ses propos, ses comportements sont à l’image du comportement des grands patrons aujourd’hui qui coulent le pays », a estimé Sophie Binet.

« Ils n’en ont plus rien à faire de la France. Ils n’en ont plus rien à faire de l’intérêt général (…) Les rats quittent le navire », a-t-elle ajouté.

Le patron du groupe LVMH Bernard Arnault a déclaré mardi que ce projet de surtaxe, qui doit rapporter 8 milliards d’euros cette année au fisc « poussait à la délocalisation ».

Le président du Medef Patrick Martin lui a donné « raison » jeudi, ajoutant que « l’incompréhension tourne à la colère » chez les adhérents de l’organisation patronale avec pour conséquence que « ceux qui peuvent partir partent ».

Le ministre de l’Economie Eric Lombard s’est de son côté dit « surpris » vendredi par cette fronde des grands patrons, appelant à « affronter collectivement » la situation financière du pays.

Interrogée sur la concertation qui doit s’engager avec le patronat sur une éventuelle modification de la réforme des retraites de 2023, Sophie Binet a écarté un éventuel compromis sur un gel du recul de l’âge de départ à 63 ans, au lieu de 64.

« Je le dis tout net, si on nous propose un hypothétique compromis sur 63 ans, ça ne fera pas l’affaire parce que ça serait un recul par rapport à aujourd’hui », a affirmé Sophie Binet.

La CFDT a indiqué mardi qu’elle défendait un retour aux 62 ans mais « se positionnera au regard d’un équilibre d’ensemble » comprenant aussi les critères de pénibilité et les pensions des femmes.

Le patronat n’entend pas revenir sur le relèvement de l’âge de départ jusqu’à 64 ans.

Sophie Binet a enfin souligné qu’après la concertation entre partenaires sociaux, il fallait que « ce soit la démocratie qui tranche, soit les députés qui ont été élus pour ça, soit les Françaises et les Français qui votent » par référendum.

boc/grd/sla

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